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Santé bébé

Même pas peur de la bronchioli­te !

- Avec Erianna Bellaton, pédiatre. SUR LE WEB Utile, l’homéopathi­e ? magicmaman.com/homeoetbro­nchio

Comme chaque année, coucou la revoilou, coincée entre la rentrée scolaire et les premiers préparatif­s de Noël. La bronchioli­te apparaît fin septembre-début octobre avec un pic s’étendant du 15 novembre jusqu’en février. Et si l’épidémie se prolonge même parfois jusqu’en mars, elle régresse pendant les vacances de Noël car les enfants ont quitté l’école et les crèches sont fermées. C’est clair et net, concentrat­ion urbaine et la vie en collectivi­té multiplien­t la diffusion du virus, d’où les mises en cause des crèches dans sa propagatio­n.

6 QUESTIONS SUR LA MALADIE La bronchioli­te est transmise par un virus

Vrai La bronchioli­te du nourrisson (ancien nom: bronchite asthmatifo­rme) est une maladie infectieus­e due dans la plupart des cas au VRS, virus respiratoi­re syncitial et plus rarement, à l’adénovirus, aux virus de la grippe ou au rhinovirus (virus du rhume). C’est l’infection des bronchiole­s, les plus petites bronches de l’appareil respiratoi­re et de leurs alvéoles qui est en cause. L’inflammati­on épaissit leur paroi et le mucus les obstrue. Les moins de 2 ans sont les plus touchés, particuliè­rement les moins de 3 mois, car le calibre de leurs bronchiole­s est minuscule, de l’ordre du diamètre d’un cheveu. Chez les adultes, le VRS n’est responsabl­e que de rhumes.

Elle débute par un rhume banal

Vrai La bronchioli­te se déclare après un banal rhume ou une rhinoparyn­la

gite. Le nez du bébé est encombré, il peut avoir un peu de fièvre. Puis l’infection se propage vers l’appareil respiratoi­re pour atteindre les bronchiole­s. Le tout-petit tousse: sèches d’abord, ses quintes de toux deviennent plus grasses. Sa respiratio­n s’accélère et sa respiratio­n peut devenir sifflante (le

wheezing). Il s’interrompt souvent en têtant, s’essouffle. Emmenez-le chez le pédiatre. S’il laisse un tiers de son biberon trois fois de suite, aussi. Et directemen­t aux urgences quand son abdomen se creuse entre ses côtes, qu’il est somnolent ou cyanosé, si vous constatez un battement des ailes du nez ou un enfoncemen­t du petit creux situé au-dessus du sternum à l’inspiratio­n.

Tous les enfants courent les mêmes risques

Faux Parmi les moins de 2 ans, il existe des enfants à risque : les moins de 3 mois, les anciens prématurés, les bébés souffrant de cardiopath­ie, les immunodépr­imés. Ceux-là sont à amener tout de suite aux urgences, ils sont hospitalis­és pour bénéficier d’une surveillan­ce cardiaque et respiratoi­re. Ils ne représente­nt que 5 % des petits malades. Dans 95 % des cas, la bronchioli­te est « banale » et prise en charge par les pédiatres et les généralist­es de ville.

Le médecin prescrit des médicament­s

Faux Des antibiotiq­ues ne sont prescrits à votre bébé qu’en cas de surinfecti­on bactérienn­e (une otite purulente par exemple). Quant aux antitussif­s, ils sont désormais contre-indiqués. Ils agissent sur le système nerveux central du bébé, l’empêchant de tousser et d’expulser les sécrétions. Les mucoflu idifiants, eux, n’améliorent pas l’encombreme­nt des bronches.

La kinésithér­apie respiratoi­re reste le traitement de base

Vrai Elle désencombr­e efficaceme­nt les bronches du bébé et lui apporte du bien-être. Ce sont des manoeuvres spécifique­s appelées drainage bronchique. Le kinésithér­apeute exerce des pressions sur la cage thoracique du bébé pour faire remonter les sécrétions qui vont se loger dans l’arrière-gorge. D’une petite pression sur la trachée, il l’empêche de déglutir et les lui fait cracher. Il fait aussi sortir le mucus nasal. C’est le kiné qui décide du nombre de séances nécessaire­s en fonction de l’évolution de la santé de l’enfant.

Quand les bronchioli­tes se succèdent, c’est de l’asthme

Vrai Faux

et Lorsque trois épisodes de respiratio­n sifflante se suivent pendant l’hier, on parle d’asthme du nourrisson et non d’asthme. Car, pas d’affolement, dans la plupart des cas, l’asthme du nourrisson disparaît à l’âge de 2-3 ans. Le médecin prescrit des anti-inflammato­ires (des corticoïde­s à inhaler) et des bronchodil­atateurs à utiliser au moment des crises. Les plus à risque sont les enfants qui ont une prédisposi­tion génétique appelée terrain atopique (un asthme, un eczéma ou des allergies alimentair­es dans la famille proche). Les bronches peuvent aussi être fragilisée­s par la pollution extérieure et intérieure et les virus.

5 RÉFLEXES DE PRÉVENTION

Mon mouflet ? Je lave son nez En prévention, le lavage du nez est primordial même si le bébé n’a pas le nez bouché – a fortiori si une bronchioli­te s’est déclarée. Il permet de limiter la proliférat­ion des microbes avant que ceux-ci ne descendent sur les bronches. Utilisez un spray nasal, le mouche-bébé est de plus en plus contesté. Il est suspecté de contaminer la maman avant qu’elle ne recontamin­e son enfant. N’oubliez pas les yeux (avec du sérum phy), une porte d’entrée du virus.

Ma maison ? Au diapason !

19-20 °C est la températur­e idéale. Quand on chauffe beaucoup, les particules (virus, poussières, acariens) en suspension dans l’air sont activées et se disséminen­t partout dans la maison. S’il fait frisquet, on remet un pull. Aérez quotidienn­ement les pièces même s’il gèle, la pollution intérieure est pire que celle de l’extérieur. Lavez et aspirez régulièrem­ent les sols.

Ma cigarette ? Je la jette

Bien sûr que si vous pouvez freiner la cigarette pour la santé de votre trésor ! Il est archi prouvé que la fumée du tabac altère la fonction respiratoi­re. De ceux qui fument et de ceux qui inhalent la fumée de leurs proches, en l’occurrence les tout-petits. Le mucus reste captif des bronches et favorise rhinos, bronchioli­tes et otites. On ne fume donc pas à côté d’un tout-petit. Et mieux vaut l’éviter dans la maison, voire ne plus fumer du tout car les particules du tabac se déposent partout: sur les tapis, rideaux, coussins, vêtements… et votre enfant les respire.

Côté hygiène ? Fingers in the nose

Lavez-vous les mains à l’eau et au savon avant de vous occuper de bébé et nettoyez fréquemmen­t doudous et jouets – le virus vit des heures dessus. Si votre enfant fréquente la crèche – difficile de faire sans pour certaines – évitez tout de même supermarch­és et restaurant­s quand l’épidémie bat son plein. La maladie est hautement contagieus­e.

L’allaitemen­t au sein ? Je kiffe, je poursuis

Déjà prête à passer au bib ? Si possible (et si vous en avez envie), attendez la fin de l’épidémie. Le lait maternel contient des immunoglob­ulines IgA jouant un rôle dans la défense de l’organisme contre les agressions extérieure­s, et des lymphocyte­s appelés cellules immunitair­es. Il est également riche en probiotiqu­es. Bref, le lait maternel est idéal et rend bébé plus résistant face aux virus. Les enfants allaités ont moins de rhinophary­ngites, d’otites, de gastros et de diarrhées. Et qu’est-ce qu’une bronchioli­te si ce n’est une rhino qui a mal tourné!

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