L’épisiotomie : parfois nécessaire
Dans les années 70, la pratique de l’épisiotomie – cette incision de quelques centimètres des muscles superficiels du périnée – était quasi systématique… avant d’être progressivement remise en cause. Même s’il existe de grandes disparités entre les maternités, le taux moyen pour les accouchements voie basse atteignait 20 % en 2016, ce qui rejoint les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. Entre-temps, a expliqué le Pr Hervé Fernandez, chef de service de la maternité de Bicêtre, en décembre dernier aux 42es journées du CNGOF (Collège national des gynécologues-obstétriciens français) : « On a beaucoup entendu qu’il ne faudrait plus recourir du tout à l’épisiotomie ! Or on ne peut pas la bannir totalement des salles de naissance. » Certaines situations restent aujourd’hui encore une indication. Par exemple, lorsque la tête du bébé est bloquée et que les forceps s’imposent. Même chose si son poids dépasse les 4,5 kg. Une épisiotomie sera également plus volontiers pratiquée en cas de grossesse multiple pour faciliter la naissance du deuxième enfant. En tout cas, « il n’existe à ce jour aucun modèle de prédiction de risque de déchirure permettant de planifier ce geste », estime le Pr Fernandez. C’est au cas par cas. Il est cependant essentiel que votre obstétricien/sage-femme vous explique l’éventualité du recours à une épisiotomie PENDANT la grossesse, en général lors de l’entretien du 4e mois. Personne ne vous en a parlé ? N’hésitez pas à aborder le sujet ! Ce n’est pas au moment de la naissance qu’il sera temps pour le professionnel de se lancer dans de grandes explications et pour vous de les entendre.