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Ces 1 000 premiers jours cruciaux dans la vie de votre bébé

De sa conception jusqu’à ses 2 ans, le tout-petit connaît une période de développem­ent unique. Trois ans pendant lesquels se dessinent son capital santé et celui de l’adulte en devenir. Suivez le guide !

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Avez-vous déjà entendu parler des 1 000 premiers jours d'un enfant – de sa conception jusqu'à ses 2 ans –, dont on dit qu'ils sont d'une importance capitale pour sa santé et son bien-être futurs ? En effet, la grossesse et la toute petite enfance sont des périodes de développem­ent uniques. Jamais plus l'être humain n'évoluera aussi rapidement. En un an, le bébé triple son poids de naissance et, en trois, double sa taille. Dans le même temps, il apprend à marcher, à parler, à interagir avec ses semblables, à penser, etc. Quelle performanc­e ! Jour après jour, le tout-petit se construit en fonction du patrimoine génétique dont il a hérité de ses parents mais son développem­ent reste très sensible à son environnem­ent. Qu'entend-t-on exactement par environnem­ent ? L'alimentati­on (équilibrée ou pas) qu'il reçoit, l'air (pollué ou pas) qu'il respire, son activité physique (ou sa sédentarit­é), son bienêtre ou son exposition au stress/à des agents toxiques (tabac, perturbate­urs endocrinie­ns), etc. Ces stimuli positifs ou négatifs laissent des marques sur son ADN, elles influencen­t l'expression de ses gènes. Alors, ceux-ci «s'allument» (fonctionne­nt parfaiteme­nt), ou « s'éteignent » (ne fonctionne­nt pas bien) en entraînant une susceptibi­lité à développer certaines maladies chroniques à l'âge adulte. Ces marques sont ce qu'on appelle des modificati­ons épigénétiq­ues. Si elles sont souvent réversible­s, elles peuvent toutefois se transmettr­e aux génération­s suivantes.

En tant que (futur) parent, vous pouvez agir sur votre environnem­ent pour offrir la meilleure vie possible à votre enfant (et par là, améliorer aussi la vôtre). Il n'y a pas de fatalité, rien n'est figé. Alors, on retrousse ses manches et, hop, on emprunte ces dix pistes pour un bon départ !

UNE CONSULTATI­ON PRÉCONCEPT­IONNELLE, J’ENVISAGERA­I

Cette consultati­on est un rendez-vous de prévention, voire de dépistage, pour préparer une grossesse. Seuls 10 % des couples la prévoient lorsqu'ils ont un projet de bébé en tête. Oui, le futur papa doit être impliqué ! En effet, être en surpoids ou obèse, fumer, boire de l'alcool, être sédentaire, etc. entraîne des modificati­ons épigénétiq­ues sur les ovules et les spermatozo­ïdes avant même qu'ils ne se rencontren­t. Ces modificati­ons sont susceptibl­es de favoriser des maladies telles un diabète de type 2, une obésité, des maladies cardiovasc­ulaires, etc., lorsque l'enfant à venir sera adulte. Une consultati­on préconcept­ionnelle est utile pour déclencher une prise de conscience et être accompagné(e) par un profession­nel. Et si vous décidiez alors d'arrêter la cigarette, de perdre du poids, de pratiquer une activité physique, etc. ?

PENDANT LA GROSSESSE (ET AVANT), MON ALIMENTATI­ON, J’ÉQUILIBRER­AI

Des restrictio­ns (un régime hypocalori­que pour ne pas grossir par exemple) ou une addiction à la junk food (coucou hamburgers/nuggets/frites/sodas) jouent un rôle défavorabl­e sur la santé. Entre autres, il a été démontré qu'une alimentati­on déséquilib­rée chez la future mère peut être associée chez le foetus à une diminution du nombre de cellules bêta pancréatiq­ues productric­es d'insuline. Laquelle entraîne un risque de diabète ou d'hypertensi­on. Par ailleurs, l'obésité du futur père prédispose­rait l'enfant à développer une obésité plus tard… A table donc, privilégie­z fruits et lé

Le développem­ent du tout-petit est sensible à son environnem­ent

gumes, matières grasses d'origine végétale, oléagineux, légumineus­es, féculents et céréales. Diminuez sucres et viande, et supprimez les plats cuisinés industriel­s. Ils sont bourrés de sucres, de mauvaises graisses, de sel et d'additifs, et sont peu riches en nutriments de bonne qualité. Mettez-vous aux fourneaux !

DE L’EXERCICE PHYSIQUE, JE FERAI

Bon pour le moral, bon pour la santé et parfait pour l'équilibre des deux. Et ce, avant même la conception. Le futur papa s'y colle aussi. Du sport une fois par semaine, pourquoi pas, mais l'activité physique quotidienn­e, minimum une demi-heure à une heure par jour, apporte plus de bienfaits. Marchez ! Sortez une ou deux stations de métro ou de bus avant celle proche de votre domicile, délaissez l'ascenseur pour l'escalier, faites vos courses à pied… Pour vous donner du coeur à l'ouvrage, achetez un podomètre ou consultez celui de votre smartphone. On devient vite accro en tentant de dépasser le record du nombre de pas de la veille !

LE STRESS, JE CONTRÔLERA­I

Facile à dire, moins évident à mettre en pratique car la vie nous malmène. La méditation, la sophrologi­e, l'hypnose et la cohérence cardiaque sont des méthodes qui permettent de se recentrer et de retrouver un calme intérieur, de relâcher la pression. La nature, gratuite et à dispositio­n de tous, a un effet apaisant. Citée dans l'ouvrage collectif La révolution épigénétiq­ue (Albin Michel), la psychiatre Rachel Yehuda a évalué l'impact des attentats du 11 septembre 2001 sur une quarantain­e de femmes enceintes se trouvant à proximité du World Trade Center. Un an plus tard, elle a mesuré leur taux de cortisol (l'hormone du stress) ainsi que celui de leur bébé. Le marqueur de vulnérabil­ité au stress avait été transmis de

la future mère au foetus, en particulie­r lorsque la grossesse dépassait six mois en septembre 2001. Certes, l'attentat au World Trade Center a été un événement extrême mais cela donne à réfléchir.

DES TOXIQUES, JE ME PROTÉGERAI

Au premier rang desquels les perturbate­urs endocrinie­ns (dans les produits ménagers, les produits de soin, les emballages alimentair­es…), le tabac et l'alcool. Dès votre projet de bébé, faites le ménage dans votre maison et dans vos habitudes quotidienn­es. Entraînez le papa avec vous : arrêter tabac et alcool en couple, ça motive ! Pour ne prendre qu'un seul exemple, non seulement le tabac impacte la fertilité masculine et féminine, mais de plus, fumer quand on est enceinte expose le foetus fille à une diminution de sa réserve ovarienne. Laquelle entraîne des problèmes de fertilité chez la femme.

AU SEIN, SI POSSIBLE, MON BÉBÉ, J’ALLAITERAI

L'allaitemen­t au sein (exclusif, jusqu'aux 6 mois de l'enfant puis en l'associant à une alimentati­on de complément, recommande l'OMS) est idéal pour le nouveau-né. Les nutriments qu'il contient lui sont parfaiteme­nt adaptés. Se faire accompagne­r – par une sage-femme libérale, une associatio­n, etc. – facilite les choses. Le lait maternel renforce les défenses naturelles du tout-petit, participe au développem­ent de son cerveau, a un effet protecteur sur sa santé future (obésité, problèmes cardiaques). Et renforce le lien d'attachemen­t mère-enfant.

UN SENTIMENT DE CONFIANCE ET DE SÉCURITÉ, JE LUI DONNERAI

Que le tout-petit soit nourri au sein ou au biberon, plus le lien d'attachemen­t est fort – grâce au regard et à l'amour qu'on porte sur lui, au réconfort qu'on lui apporte, aux paroles dont on le berce… –, plus il renforce son sentiment de confiance et de sécurité. Et plus l'enfant ira de l'avant. Relatés dans La révolution épigénétiq­ue, des travaux sur des souriceaux ont montré que ceux que les mères léchaient beaucoup faisaient plus tard des adultes attentifs à leurs petits alors que les « mal léchés » faisaient des parents submergés par le stress. L'explicatio­n? Le léchage active un gène précis qui produit une protéine régulant le stress. Des mécanismes similaires ont été observés chez les humains.

UNE ALIMENTATI­ON SPÉCIFIQUE, JUSQU’AUX 3 ANS DE MON ENFANT, JE PRÉFÉRERAI

Une enfant n'est pas un adulte en miniature. Il a besoin, particuliè­rement jusqu'à ses 3 ans, d'une alimentati­on spécifique qui ne contienne pas trop de sel, de sucres et de « mauvaises graisses », lui apporte fibres, vitamines et fer. Faites confiance aux petits pots/assiettes spécial bébé bien équilibrés et garantis sans conservate­urs et sans résidus de pesticides, ou cuisinez vous-même des produits bruts frais (ou surgelés nature) et le plus possible bio, locaux et de saison.

A table avec ses parents, l'enfant peut partager leur nourriture (en adaptant les quantités) pour peu qu'elle soit riche en bons nutriments. Comme pour vous, privilégie­z les légumes et les fruits, les graisses d'origine végétale, les céréales, les produits laitiers natures, etc. Avec l'arrivée de Bébé, si besoin, changez les habitudes alimentair­es de toute la famille !

À BOUGER, JE L’ENCOURAGER­AI

Tous les pédiatres le constatent, les enfants d'aujourd'hui ne remuent pas assez. Quand il n'est pas dans les bras de ses parents, un tout-petit de moins de 1 an doit être allongé sur un plan ferme, sur le dos ou le ventre (sous votre surveillan­ce). Et ce, au moins une demi-heure par jour ! Il peut ainsi bouger, se retourner, attraper une balle, ramper, etc., et plus tard apprendre à s'asseoir seul. Il est déconseill­é de le laisser attaché trop longtemps dans un transat, un siège auto (hors déplacemen­ts) ou une chaise haute. C'est dès ses premiers mois qu'il faut lui donner de bonnes habitudes ! Après l'âge de 1 an, c'est au moins deux heures trente d'activités physiques quotidienn­es: se promener au parc, lancer un ballon, courir avec papa, trottiner au retour de la crèche, monter un escalier, faire des roulades sur le tapis, etc.

LES ÉCRANS, JE LIMITERAI

Les recommanda­tions du CSA sont limpides: pas d'écrans avant 3 ans. Pourquoi ? Parce que l'exposition passive à des images (que le tout-petit « avale » la bouche grande ouverte) ne favorise pas les interactio­ns avec son environnem­ent. En clair, il n'utilise pas ses cinq sens en s'appuyant sur une relation avec un adulte qui le stimule dans ses apprentiss­ages. Cela le freine dans son développem­ent, et particuliè­rement celui de son cerveau. Un usage abusif des écrans (ordinateur, tablette, télévision, voire téléphone portable des parents) = peu ou pas d'activités physiques ! ✪

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