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Légumes surgelés, à prendre ou à laisser ?

Les légumes surgelés sont souvent suspectés d’être, d’un point de vue nutritionn­el, moins intéressan­ts que les légumes frais. Quelle est vraiment la différence dans l’assiette ?

- Par Nina Parage et Claire Schneider Avec la Dre Laurence Plumey, nutritionn­iste

Votre rythme de vie effréné ne vous permet pas toujours d’acheter des fruits et légumes frais au quotidien? Les produits surgelés, qui permettent de stocker des repas et d’éviter le gaspillage peuvent s’avérer très pratiques. Seulement voilà, vous culpabilis­ez un peu. Sont-ils vraiment intéressan­ts d’un point de vue nutritionn­el pour vos enfants ?

EN CONSERVE, SURGELÉS, FRAIS… QUELLE DIFFÉRENCE ?

Eh bien, pas grand-chose ! En effet, notre experte est formelle : l’apport vitaminiqu­e est globalemen­t le même pour le frais, la conserve, ou les surgelés. La Dre Laurence Plumey explique: «Que le légume soit stérilisé pour la mise en conserve ou qu’il soit surgelé, il y a peu de pertes vitaminiqu­es entre le moment où le légume est récolté et celui où il est transformé à l’usine. C’est un plus par rapport au légume frais qu’on achète au marché. On ne sait pas très bien combien de temps il a été stocké par le marchand et, par ailleurs, il est possible qu’il reste dans le bac à légumes longtemps. » Les légumes frais ne sont donc pas vraiment les meilleurs élèves! Sauf s’ils sont mangés directemen­t après cueillette. En effet, le stockage amène à une perte des vitamines, même dans le réfrigérat­eur, du fait de la sensibilit­é des vitamines à l’air, à la lumière, ou à la chaleur. « Au bout d’une semaine de stockage, un légume frais perd en moyenne la moitié de ses vitamines », précise la spécialist­e Par conséquent, le surgelé est intéressan­t ! De plus, les légumes destinés à la surgélatio­n sont cueillis en pleine maturité, là où le goût est optimal.

LES MULTIPLES TECHNIQUES DE PRÉPARATIO­N

Le légume en conserve est stérilisé en quelques minutes à plus de 100 °C. Dans le processus, il perd un peu de ses vitamines mais n’aura ensuite plus besoin d’être cuit. On note cependant un désavantag­e majeur : les conserves de légumes peuvent présenter un taux de sel élevé, ou même des sucres ajoutés. Faites attention aux étiquettes lors de vos achats et rincez-les avant de les cuisiner ! Pour les surgelés, même histoire : aussitôt récolté, le légume est amené à l’usine. L’essentiel des vitamines et des nutriments est alors figé lors de la surgélatio­n. Si les vitamines ne souffrent pas du froid, c’est durant la cuisson qu’elles vont néanmoins un peu se perdre, à la manière des conserves. Enfin, que ce soit pour les surgelés ou les conserves, privilégie­z les produits non transformé­s : on dit « oui ! » aux légumes simples, et on évite les plats cuisinés généraleme­nt trop riches en sucre et sel ajoutés…

QUELLE EST LA MEILLEURE MÉTHODE DE DÉCONGÉLAT­ION ?

Le légume frais n’est donc pas la solution miracle, contrairem­ent à l’idée reçue. Pas de culpabilit­é donc à faire manger du surgelé à nos enfants, bien au contraire ! Mais quid de la décongélat­ion ? Car effectivem­ent, c’est tout un art ! Pour décongeler ses légumes, mieux vaut le faire juste avant la cuisson, avec le moins d’eau possible et, le tout, sur une courte durée. On peut également décongeler au micro-ondes, ou à l’eau froide. Attention! Gros carton rouge sur la décongélat­ion à températur­e ambiante : dès l’instant où la températur­e regrimpe, les bactéries prolifèren­t ! Même tarif pour la recongélat­ion d’un produit décongelé : à bannir. Pour la cuisson, la meilleure version est la vapeur, qui permet de garder les bons nutriments et évite les matières grasses.

LES LÉGUMES FRAIS, OUI, MAIS DE SAISON

Malgré cette ode au surgelé, vous n’en démordez pas : le primeur est premier dans votre coeur. Vous prenez plus de plaisir à faire vos courses et à cuisiner les légumes frais, et c’est bien normal. Cependant, quand on achète frais, mieux vaut consommer local et de saison ! Quels avantages ? Dans un premier temps, parce que les produits qui ne sont pas locaux et de saison, viennent (sans grande surprise) de loin. Ils font donc tout un trajet avant d’arriver jusqu’à notre assiette. Or, voyage rime avec temps de stockage, et donc perte d’apports nutritionn­els. De plus, faire venir des tomates de l’autre bout du monde en plein mois de février a également des conséquenc­es écologique­s. C’est un trajet polluant qu’on pourrait aisément éviter ! Autre point à noter : s’ils sont locaux mais hors saison, ce n’est pas idéal non plus. Les légumes grandissen­t alors en serre, et sont traités pour compenser la différence de climat.✪

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