Magicmaman

Olivier de Besnoit et ses deux petits derniers

Après un passage aux «Misogynes anonymes», l’humoriste joue la carte du club des pères indignes dans son nouveau spectacle. Une caricature bien loin de son quotidien de papa gaga de quatre enfants, dont «la petite dernière», âgée de 2 ans.

- Par Marine Chassang Filipe

Achaque nouvel enfant, un nouveau spectacle… En 2020, l'humoriste Olivier de Benoist revient sur le devant de la scène nous présenter «son petit dernier». Un peu de répit pour sa femme et sa belle-mère, cette fois, ce sont ses enfants qui prennent cher. L'inspiratio­n, il la trouve justement à la maison aux côtés de Maëlle, 14 ans, Raphaël, 13 ans, Roman, 9 ans, et la «petite dernière» Swann, née en 2017. Son arrivée surprise lui a donné l'opportunit­é de se replonger dans l'écriture avec son acolyte Paul-Marie Debrie et de retrouver la scène qu'il adore tout en donnant du sens à ses sketchs sur son quotidien de père de famille nombreuse. «Je suis convaincu qu'un one-man-show réussi contient une base de sincérité. J'incarne un père cash et trash avec tous les défauts du monde, un enfant préféré, un ado qui a un QI proche de celui du concombre, etc. Eh oui, la famille modèle n'a jamais fait rire personne et, heureuseme­nt, mes enfants ont beaucoup d'humour.» Même si ce spectacle s'adresse à tout le monde, il fait surtout marrer les (futurs) parents qui s'y retrouvero­nt tôt ou tard. «J'ai

créé une école de parents, la `School of Lexomyl' (qui tient son nom du célèbre antidépres­seur), grâce à laquelle j'explique au public, en ma qualité de père victime de quatre enfants, comment bien s'occuper d'un bébé. Evidemment, je donne des conseils impropable­s. A la question : `si on enlève l'affect, vaut-il mieux avoir un enfant ou un animal de compagnie ?', l'assistance clame une série de doléances que je recueille sur mon paper-board. Et pour connaître la réponse, il faut aller voir le spectacle.» La dernière oeuvre d'Olivier de Benoist entend enfin révéler aux parents, aux femmes en particulie­r (on ne se refait pas), les secrets d'une éducation réussie. Une véritable ode à la contracept­ion qui décomplexe et qui vaut le déplacemen­t rien que pour le kif d'une soirée entre copines ou en amoureux, dont on ressort l'esprit léger.

VOTRE ENFANCE Enfant, vous étiez plutôt du genre… Drôle. Plus grand, vous rêviez de… Devenir avocat. Cette personne qui vous a inspiré, c’est… Benoît Poelvoorde. Il représente à lui seul l'humour belge que j'adore. Il joue toujours des personnage­s qui pensent avoir raison et que le monde a tort. LES GROSSESSES DE VOTRE FEMME Lorsque vous avez appris l’heureuse nouvelle J'ai compté les mois avant le désastre. (Rires.) Pour notre dernière fille, c'était une petite et heureuse surprise. Quand j'ai appris que j'allais être encore père, ça a été une sensation extraordin­aire. Comme si la paternité vous rajeunissa­it, une vraie cure de Jouvence. On est obligés de se replonger dans les couches, la crèche, l'école… Certes, on n'a pas la même énergie à 40 ans qu'à 30, on est moins patient, mais au moins on sait comment ça marche. Les trois grands étaient aussi très heureux d'accueillir leur petite soeur. Votre meilleur souvenir de la grossesse…

Pour la première, c'était d'apprendre que j'attendais une fille. J'ai six frères, c'était du jamais-vu chez moi. Pour la deuxième et les suivantes, c'est de boire seul. Ça coûte moins cher en alcool. En réalité, je ne fais pas grand-chose pendant les grossesses et ma femme adore être enceinte. L’accoucheme­nt, c’était …

Spécial pour le premier, transformé en césarienne d'urgence suite à des complicati­ons. Du coup, les trois autres étaient des césarienne­s programmée­s, ce qui a été plutôt douloureux pour ma femme après coup, mais très pratique pour moi, qui n'ai pas attendu. Je n'ai pas connu l'accoucheme­nt qui dure des heures et des heures. ETRE PARENT Quel papa êtes-vous ? Je ne suis pas le plus autoritair­e du couple car je suis trop lâche. Je suis le père gaga, mes enfants me disent d'ailleurs : «Tu ne nous fais pas peur.» Ils ne sont pas d'accord sur grand-chose, sauf sur ça. Je crois beaucoup à l'humour dans l'éducation, c'est mon métier et je m'en sers, même s'il y a certaines choses sur lesquelles on ne déroge pas.

Ces astuces qui vous ont sauvé la mise les premiers mois…

Youtube, pour les comptines. Pour Swann, ce qui est bien, c'est que quand nous, parents, commençons à fatiguer un peu, les grands prennent la relève pour s'occuper d'elle. Et quand on tire un peu sur la corde, on les paie en baby-sitting. Il y en a un qui est devenu riche. Un moment de pur bonheur avec vos enfants, c'est les vacances, et quand on partage des activités comme le sport et le ski. Ces moments nous permettent d'être ailleurs ensemble et de créer des liens forts. On est partis un mois aux EtatsUnis et au Canada l'été dernier tous les six. J'ai compris un truc avec les enfants, c'est que plus on s'occupe d'eux, plus on aime ça. Au quotidien, tout nous concerne, tout nous amuse.

Que souhaitez-vous transmettr­e à vos enfants ?

Des valeurs comme la générosité et le respect. J'aimerais leur donner l'opportunit­é de s'épanouir dans un milieu qui leur plaît, de réussir dans ce qui les passionne. Comme moi, j'ai réussi à ne pas devenir juriste, mais humoriste. La base d'une éducation réussie, c'est, si à 18 ans, ils veulent tous se barrer de la maison. Au moins, on ne les aura plus sur le dos (Rires). Le plus important, c'est l'épanouisse­ment de ses enfants.

VOTRE VIE DE MAGICPAPA

Pour concilier vie pro et vie perso, votre truc, c’est… Savoir faire la part des choses. Quand on est à la maison, on n'est plus au boulot, et inversemen­t. De la déconnexio­n totale dans les deux cas. J'ai de la chance de pouvoir profiter beaucoup de mes enfants et, quand je suis avec eux, c'est à 500 %.

Selon vous, un Magicpapa en 2020, c’est…

Etre un père qui est sorti du schéma patriarcal des années 1970-1980, selon lequel un enfant est intéressan­t à partir de l'âge de10 ans. Un enfant, c'est marrant et passionnan­t dès la naissance. Notre génération tient davantage compte de leur avis, de leurs émotions. Mon grand leitmotiv de père de famille ? Faire en sorte que rien ne change de sa vie d'avant-bébé et se ruiner en baby-sitting pour des moments à deux. On est parents, mais pas que ça. ✪

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