Des mots pour le dire dès la maternelle
Les inégalités sociales prennent racine très tôt, avant même l’entrée en maternelle. Au moment où nos tout-petits accrochent pour la première fois leur doudoune au portemanteau de la classe, l’écart est déjà bel et bien creusé, notamment en matière de langage. A 4 ans, un enfant issu d’un milieu défavorisé a entendu 30 millions de mots de moins que celui venant d’une famille aisée, constate le think tank Terra Nova. Il en maîtrise aussi deux fois moins. Un décalage qui pèse lourdement au moment de l’apprentissage de la lecture… Rien à faire? Si, bien sûr. Pour aider les enfants en difficulté à s’exprimer en français, l’Ecole des grands-parents européens (EGPE) a mis en place, il y a dix ans déjà, des ateliers de parole intitulés «Dire ce que je veux dire» et animés par des bénévoles. Aidés, accompagnés, encouragés à prendre la parole (eux qui souvent n’osent pas le faire en classe de peur qu’on se moque d’eux), des centaines d’enfants ont ainsi pu enrichir leur vocabulaire, prendre confiance en eux et renouer avec le succès scolaire. Vous auriez vous aussi envie d’intervenir dans les écoles? Bonne nouvelle: il n’est pas nécessaire d’être grand-parent ni même d’avoir une expérience d’enseignant! Une bonne dose de tendresse et de motivation, le goût de transmettre… et l’EGPE se charge d’assurer votre formation. Une vingtaine d’écoles profitent déjà de l’intervention de bénévoles à Paris, trois à Lyon, et des projets sont en cours ailleurs, notamment à Bordeaux. Pour en savoir plus : http://www. egpe.org ou 01 45 44 34 93.