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Beauté banc d’essai T’as de bio yeux

Couvrir du regard ceux qu’on aime, facile ! Mais quand il s’agit de l’intensifie­r, sans trahir notre promesse de consommer mieux, on peut hésiter. Serait-ce le moment d’adopter un mascara bio… en un battement de cils ?

- Par Anne-Charlotte Rateau

UNE COMPO RASSURANTE…

Avec un taux de naturalité quasiment maximal et une absence d’ingrédient­s issus de la pétrochimi­e, les mascaras bio nous font de l’oeil ! Car ne se revendique pas bio qui veut : pour ce faire, une charte précise doit être respectée et validée. Ecocert, le leader mondial de la certificat­ion en cosmétique bio, requiert ainsi au minimum 95 % d’ingrédient­s d’origine naturelle et, a minima, 20 % issus de l’agricultur­e biologique. Ce dernier critère vous semble peu exigeant? Rassurez-vous : certains ingrédient­s, comme l’eau, souvent présente en grande quantité dans les produits de beauté, ne peuvent être considérés bio. En revanche, au moins 95% des végétaux présents doivent l’être!

… PARFAITEME­NT IMPARFAITE

Si silicones, huiles minérales et éléments de synthèse (comme les conservate­urs, colorants et parfums) sont interdits, les mascaras bio ne remportent pas un 20/20 pour autant. Comme tous les produits green, ils peuvent contenir des allergènes, ces derniers étant présents dans la nature. Athina Alacusos, responsabl­e produit Avril, l’explique régulièrem­ent aux clients : « Les ingrédient­s d’origine naturelle ne sont pas modifiés comme on peut le faire dans la cosmétique traditionn­elle, pour laquelle on peut réduire le potentiel allergisan­t de certaines molécules.» C’est le cas du benzyl alcohol, régulièrem­ent pointé du doigt par les applicatio­ns beauté, et identifié parmi les 26 substances allergènes du règlement cosmétique européen. Derrière ce nom inquiétant, se cache un conservate­ur d’origine naturelle, une molécule notamment présente… dans les abricots et les amandes ! « Il protège et préserve une formule contenant de l’eau, en empêchant les mauvaises bactéries de s’y développer», précise l’intervenan­te. Pas de quoi vous alarmer pour autant, surtout si vous n’avez jamais eu de réaction après avoir été contact avec cet ingrédient, également utilisé en cosmétique classique. « Les allergies sont rares, on rencontre davantage de cas d’irritation­s à cause des cires et des gélifiants présents dans certains mascaras. Alors, mieux vaut se tourner vers des produits spécialeme­nt formulés pour les yeux sensibles», prévient le Dr Pierre Schneider, dermatolog­ue.

UN RENDU DIFFÉRENT

Avec un mascara bio, difficile d’obtenir l’effet galbant, volumisant et allongeant d’un mascara traditionn­el. « Les cires végétales sont moins malléables que les agents filmogènes de synthèse, qui fixent tout en étant assez souples pour recourber les cils » explique Stéphanie Feille, manager Innovation Recherche et Développem­ent maquillage Léa Nature. En revanche, l’applicatio­n du mascara reste la même. Caroline Bitu, make-up artist, recommande de la faire en deux étapes : « Une première couche afin d’étirer de gauche à droite la matière, et, après quelques secondes, une deuxième pour obtenir le résultat escompté.» Vous pouvez aussi tordre légèrement la brosse afin d’obtenir la cambrure parfaite. En cas de frange trop chargée, retirez l’excédent de produit avec un peigne à cils. ✪

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