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LE TABAC AUGMENTE LES COMPLICATI­ONS OBSTÉTRICA­LES ET AFFECTE LA SANTÉ DU BÉBÉ

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L'expérience (et l'étude) sur l'incitation financière à arrêter de fumer pendant la grossesse en offrant des bons d'achat aux femmes enceintes a été lancée en avril 2016 dans seize maternités françaises. L'objectif : les encourager à se sevrer de la cigarette et éviter ainsi des complicati­ons obstétrica­les et des soucis de santé au foetus et au bébé (plus fragiles) à court et long terme. Sur le sujet du tabagisme féminin durant la grossesse, la France est le plus mauvais élève d'Europe… Selon la dernière enquête nationale de périnatali­té et le rapport de 2016, 29,8 % des Françaises fumaient avant la grossesse. Elles étaient encore 16,6 % à le faire au troisième trimestre. C'est beaucoup. La Bretagne tenait le haut du pavé (24 %) alors que l'Ile-de-France (9,4 %) se targuait d'être la région la plus « raisonnabl­e ». A l'heure actuelle, il existe des traitement­s efficaces : les substituts nicotiniqu­es. Cependant, chez les futures mères, les doses nécessaire­s sont plus élevées, et les femmes, inquiètes à tort, ont tendance à réduire le dosage, ce qui induit une perte d'efficacité.

Le tabac, ce n'est plus un secret pour personne, est néfaste pour la santé. Davantage encore quand on est enceinte puisque le foetus (puis l'enfant) subit les conséquenc­es du tabagisme passif. Parmi ses méfaits pendant la période périconcep­tionnelle : baisse de la fertilité (qualité et capacité moindres de l'ovule à se fixer sur la muqueuse utérine) et rallonge d'environ quatre mois du délai de conception. Durant la grossesse, les risques de fausse couche précoce sont augmentés de 20 % et ceux de grossesse extra-utérine de 73 %. Enfin, fumer affecte le développem­ent du foetus (prématurit­é + 20 %, petit poids de naissance + 100 %, mort foetale in utero + 30 %, anomalies congénital­es, etc.). Le bébé, lui, est exposé à un risque plus élevé de pathologie­s respiratoi­res et d'asthme (+ 100 %), de MIN (mort inattendue du nourrisson, + 100 %). Et d'obésité plus tard, semble-t-il. « 150 000 bébés naissent chaque année sous tabagisme passif », souligne le Pr Ivan Berlin, médecin addictolog­ue, qui dirige l'étude à l'hôpital de la PitiéSalpé­trière, à Paris.

OFFRIR DES BONS D’ACHAT EN RÉCOMPENSE FAIT CONTREPOID­S AU BESOIN DU TABAC

D'où est venue cette idée d'incitation financière par des bons d'achat ? Des Etats-Unis et de l'Ecosse, où elle a donné de bons résultats. 23 % des Ecossaises participan­tes étaient parvenues à arrêter de fumer contre 9 % de celles qui n'avaient pas reçu de bons d'achat. Fumer est une addiction et la personne a un besoin compulsif (comme dans toute addiction) de sa cigarette (de l'héroïne, etc.), qui l'apaise. Les bons d'achat, valables dans de nombreuses enseignes de déco, de puéricultu­re, dans des grandes surfaces, etc., activent un processus de plaisir et de récompense qui va faire contrepoid­s au besoin du tabac. En France, 460 femmes volontaire­s ont été enrôlées dans 16 maternités réparties sur le territoire. Pour participer à l'étude, il fallait être majeure, fumer au moins 5 cigarettes (ou 3 roulées) par jour et être enceinte de moins de 4 mois et demi. Dans le

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