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Avoir des enfants d’âge rapproché, est-ce une bonne idée ?

Y a-t-il un écart d’âge idéal entre frère et soeur ? Les études et les spécialist­es se contredise­nt souvent l’un(e) l’autre, et il n’y a pas de modèle à suivre. Si le bon moment relève avant tout de votre décision, il est bien d’y réfléchir. Quelques pist

- Source: revue février 2020.

Céline est formelle: « J'ai eu trois bébés en trois ans et je ne le regrette pas. C'est du boulot et du souci certes, mais dix ans plus tard, je vis une seconde “jeunesse”, à 36 ans. Ils font tout ensemble maintenant, on dirait presque que j'ai des triplés. » Autre son de cloche chez sa belle-soeur qui, elle, se réjouit d'avoir deux enfants de 12 et 6 ans : « J'ai trouvé formidable d'accoucher du deuxième alors que l'aîné entrait au CP. Il était autonome et j'ai pu me consacrer vraiment au plus petit et profiter de chaque instant de ses premiers mois. » En France, pour les femmes qui ont eu, en 2012, un deuxième enfant, 4,0 ans en moyenne séparaient la première de la seconde naissance (source Insee). Cette durée variait selon le niveau d'études de la mère. Les plus diplômées d'entre elles attendaien­t moins longtemps : le deuxième naissait 3,7 ans après l'aîné. A l'inverse, pour les mères peu ou pas diplômées, le premier né avait 4,3 ans de plus que son frère ou sa soeur. En ce qui concernait le numéro 3 de la fratrie, sa naissance survenait en moyenne 4,4 ans après la précédente (4,1 pour les plus diplômées, 4,4 ans pour les moins diplômées). Décider du moment pour avoir un deuxième (troisième…) enfant relève d'un choix très personnel et de couple. Et personne n'a à intervenir là-dedans ! La médecine met pourtant parfois son grain de sel et émet certaines recommanda­tions. Par exemple, le CNGOF (Collège national des gynécologu­es-obstétrici­ens français) déconseill­e d'être enceinte moins de douze à dix-huit mois après une césarienne en raison de la fragilité de la cicatrice de l'utérus (et de la fatigue…). Par ailleurs, selon une étude canadienne (basée sur les données de santé concernant 15000 grossesses ayant eu lieu dans le pays entre 2004 et 2014) publiée dans le Jama Internal Medicine, la durée idéale entre un accoucheme­nt et une nouvelle grossesse semblerait être de douze à dix-huit mois. En dessous, femmes et bébés avaient un risque plus élevé de complicati­ons. L'OMS (Organisati­on mondiale de la santé), elle, table plutôt sur un intervalle idéal de dixhuit à vingt-quatre mois. Evidemment, il faut aussi compter avec les aléas de la vie qui bousculent parfois (beaucoup) les projets des couples. Un gros souci profession­nel ou de santé dans la famille et la grossesse envisagée est reportée. Sans parler de Dame nature qui n'en fait parfois qu'à sa tête : un enfant peut se faire attendre longtemps ou arriver par surprise bien plus tôt que prévu!

Nous avons demandé à deux profession­nelles de la petite enfance – pédiatre et psychologu­e en périnatali­té –, qui côtoient femmes enceintes et jeunes parents quotidienn­ement, ce que leur expérience leur avait appris. Voici ce qu'elles en disent.

Dans ma pratique quotidienn­e, j'ai constaté que les parents « cool », peu stressés et angoissés et prenant la vie comme elle vient, n'attendaien­t pas très longtemps entre deux enfants : l'écart d'âge est souvent d'environ deux ans. Les parents débordés, eux, hésitent davantage. Enfin, les plus « carriérist­es », très actifs avec mille projets en tête, se posent pas mal de questions et se lancent environ quatre ans plus tard. Le poids de leur activité profession­nelle et l'intérêt qu'ils y portent entrent beaucoup en ligne de compte dans leur décision.

Pour ma part, j’ai eu trois enfants rapprochés. C'était mon choix, j'ai estimé que ce serait plus facile ensuite d'exercer mon métier. Effectivem­ent, nous étions un peu noyés dans les couches, les petites maladies, la fatigue, le manque de sommeil et les nombreuses contrainte­s. Le travail était « double » mais assumé, alors…

L’écart d’âge idéal n’existe pas, rappelons-le. Enfants grands ou petits, les jalousies dans la fratrie existent et les difficulté­s peuvent surgir même si ce ne sont pas les mêmes !

La bonne question à se poser quand on envisage d'avoir des enfants rapprochés, c'est : suis-je prête à mettre ma vie « de côté » pendant quelque temps et à être moins disponible pour mon couple et mes projets personnels? Il ne faut pas le sous-estimer. Et puis, mieux vaut s'interroger sur son désir d'enfant. Est-ce pour asseoir mon couple? Parce que mon homme me le demande ? Pour être dans la norme ? Parce que le temps presse ? Etc. Y réfléchir permet de mettre ses idées au clair.

« ÊTRE AU CLAIR AVEC SON DÉSIR D’ENFANT » Dre Erianna Bellaton, pédiatre

« CHACUN A EN TÊTE SA FAMILLE IDÉALE » Séverine Dagand, psychologu­e clinicienn­e en périnatali­té

Chacune a une idée précise de la famille et de la fratrie idéales par rapport à son vécu, à sa propre histoire familiale. Si vous avez souffert d'un grand écart d'âge avec votre frère unique, que vous vous êtes sentie un peu seule dans l'enfance, vous serez peut-être plus encline à enchaîner les grossesses. A l'inverse, avoir grandi dans une cacophonie d'enfants presque du même âge peut pousser à vouloir offrir autre chose à ses propres enfants.

Devenir parents est une tâche ardue, qui mobilise toute l'énergie physique et psychique ainsi que les ressources affectives et émotionnel­les du père et de la mère. J'ai souvent constaté qu'un écart d'âge de trois ans entre deux enfants ne simplifie pas les choses. En effet, l'aîné est en pleine période d'opposition (il cherche la confrontat­ion, s'affirme non-stop, dit non, etc.) et tout à la fois angoissé à l'idée de perdre l'amour de ses parents et sa place de « petit roi » ravie par le cadet… C'est beaucoup de joies mais aussi de tensions dans la famille.

A chaque couple de déterminer le moment propice pour mettre en route une grossesse, sachant qu'on ne peut pas tout contrôler et que la vie se charge souvent de décider à notre place – infertilit­é, maladie, accident, bébé « surprise », etc. Il faut cependant veiller à faire coexister le couple conjugal avec le couple parental. En bref, en dehors de leur duo, que les deux parents soient à l'aise chacun dans leur rôle de père et de mère et fassent équipe pour le bien de la famille (trouver des compromis dans l'éducation des enfants, prendre des décisions pour leur bien-être, etc.). Cela ne se fait pas en un clin d'oeil. ✪

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