28 jours de congé paternité : du progrès mais…
Le gouvernement l’a annoncé : la durée du congé paternité – ou plus exactement congé du second parent, quel que soit son sexe – passe de 14 jours (dont trois obligatoires) à 28 jours (dont 7 obligatoires). Un premier pas important. Reste cependant encore à savoir si le caractère obligatoire sera bel et bien maintenu dans la loi définitive. L’allongement de ce congé doit encore faire l’objet de discussions avec les partenaires sociaux et doit être entériné dans le cadre du budget de la Sécurité sociale 2021, qui sera examiné par le Parlement en cette fin d’année. Du côté des militants, cette décision est accueillie de façon mitigée. En effet, elle reste loin des préconisations du rapport rendu par le pédopsychiatre Boris Cyrulnik, président de la commission d’experts scientifiques sur «Les 1000 premiers jours» de l’enfant. Les spécialistes avaient en effet recommandé un congé de neuf semaines.
Ce à quoi Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, répond : « Cette avancée permet de préserver un équilibre dans les entreprises en cette période économique complexe ». Instauré en janvier 2002, ce congé est pourtant une piste de réponse à plusieurs enjeux de société, comme l’implication des pères dans l’éducation des enfants, le rééquilibrage des tâches familiales, mais aussi l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes, la maternité étant clairement identifiée comme un frein à la carrière de ces dernières. Si ce congé se voit ainsi allongé, et l’on peut s’en réjouir, la route reste encore longue avant l’égalité. C’est un progrès, certes, mais comme le dirait la militante Fiona Schmidt, un peu moins d’inégalités, ce n’est pas l’égalité et «ce n’est pas cracher dans la soupe que de le dire, c’est exiger que la soupe soit suivie d’un plat consistant parce que pour l’instant on reste sur notre faim».