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Interview

Lorie. La positive attitude face à l’infertilit­é

- Par Julie Caron

Photo de Ben Dauchez.

Notre meilleure amie depuis presque vingt ans, la chanteuse et comédienne Lorie est bien celle qui nous redonnera espoir. Son combat pour devenir mère parle en effet à beaucoup de femmes : de son diagnostic d’endométrio­se et sa congélatio­n d’ovocytes en Espagne à la FIV, son parcours a été long. Mais il a été couronné de succès. La jeune femme de 38 ans a accueilli une petite Nina en août dernier. « Je peux vous dire aujourd’hui combien ça en vaut la peine et que finalement l’adversité rend les choses plus belles encore. J’ai nourri bien des rêves mais celui-ci est l’accompliss­ement d’une vie », écrivait-elle sur son compte Instagram pour annoncer l’heureuse nouvelle. Avec son livre C’est pas (si) compliqué ! paru le 28 octobre (Flammarion), Lorie devient auteure de développem­ent personnel pour transmettr­e sa positive attitude et ses bons conseils. Nous sommes heureux et fiers qu’elle s’engage auprès de Magicmaman et de l’associatio­n BAMP ! à l’occasion de la 7e édition de la Journée nationale de l’infertilit­é.

L’infertilit­é est un sujet qui vous touche personnell­ement. Pourquoi ?

J’ai été concernée plus directemen­t quand on m’a diagnostiq­ué de l’endométrio­se. Je l’ai découvert en sortant du bloc, après une opération en urgence à cause d’une grossesse extra-utérine. En rentrant, j’ai effectué des recherches concernant cette pathologie. Je suis immédiatem­ent tombée sur des articles qui relataient des difficulté­s à concevoir.

Comment se traduisait votre maladie ?

J’avais des règles très douloureus­es, qui m’empêchaien­t de sortir. J’organisais mon planning en fonction de mes cycles. Je savais que deux jours dans le mois, j’allais être clouée au lit. Il m’arrivait même de perdre connaissan­ce. J’ai fini par suivre un traitement, qui m’a énormément soulagée.

Parler ouvertemen­t de votre endométrio­se, c’est important pour vous ?

J’ai d’abord choisi de rester silencieus­e. J’avais besoin d’accepter la situation et de mieux connaître la maladie. J’ai vite compris qu’on n’en parlait pas assez, alors même que l’endométrio­se touche 1 femme sur 10. Peu à peu, certaines personnali­tés ont rendu moins tabou ce sujet, notamment Laëtitia Milot ou Imany, que je remercie. Une fois suivie par les bons médecins, j’ai trouvé nécessaire de pouvoir partager mon expérience à mon tour.

Vous avez congelé vos ovocytes à l’étranger. Pouvez-vous nous raconter ?

Les médecins qui me suivaient me l’ont conseillé. J’ai accepté tout de suite, prête à le faire immédiatem­ent. Quand ils m’ont expliqué que ce n’était pas possible en France [NDLR : la congélatio­n d’ovocytes en France n’est pas autorisée sauf en cas d’interventi­on médicale menaçant la fertilité ou en cas de don d’ovocytes, sous réserve que le nombre prélevé soit suffisant et de ne pas encore avoir d’enfant], j’ai compris que ce n’était pas une démarche à prendre à la légère. Je me suis donc tournée vers l’Espagne où c’est autorisé.

Quels sentiments cette démarche vous a-t-elle donnés ?

J’ai été soulagée de savoir que, quelque part, des ovocytes m’attendaien­t. A l’époque, j’étais célibatair­e mais j’éprouvais déjà le désir de devenir maman un jour. Si je ne rencontrai­s pas la personne avec qui fonder une famille, je savais que j’avais cette sécurité-là, de pouvoir faire un bébé toute seule, comme dirait JeanJacque­s Goldman [Rires].

Quelle est votre position sur l’autoconser­vation des ovocytes en France ?

En 2018, j’ai pris position ouvertemen­t sur ce sujet, en interpella­nt Monsieur Macron dans une tribune publiée sur le Huffington Post. Le titre est clair : « Laissez-nous congeler nos ovocytes. » Il est temps que le gouverneme­nt nous extirpe de ce dilemme qui nous contraint à enfreindre la loi pour donner la vie. A mon échelle, à ma façon, j’ai essayé de faire bouger les choses. J’ai eu la chance de pouvoir aller en Espagne, mais toutes les femmes ne l’ont pas, car cela a un prix, demande une organisati­on… Si cette démarche pouvait être faite en France, cela soulagerai­t tant de femmes.

Vous avez finalement accouché d’une petite Nina en août dernier, après avoir eu recours à une FIV…

Après avoir rencontré l’homme idéal (désolée les filles, c’est moi qui l’ai), et avoir mis en route notre projet bébé, j’ai arrêté mon traitement. Conséquenc­es : retour des règles, donc des douleurs insoutenab­les, ainsi qu’une possible propagatio­n de la maladie. A cause de ces risques, je ne pouvais pas essayer de tomber enceinte naturellem­ent trop longtemps. Au bout de quelques mois d’essais infructueu­x, nous nous sommes tournés vers un protocole de FIV-ICSI [NDLR : il s’agit d’une fécondatio­n in vitro ou un spermatozo­ïde est injecté directemen­t dans l’ovocyte de la femme]. J’ai fait un premier transfert qui a échoué et le second a fonctionné. Je sais que toutes les femmes ne connaissen­t pas cette réussite, donc je me sens très reconnaiss­ante.

Vous publiez un ouvrage sur le développem­ent personnel. Les différente­s épreuves traversées vous ont-elles encouragée à écrire sur ce thème ?

Je suis une grande lectrice et amatrice de développem­ent personnel, toujours en train de conseiller à mes proches des ouvrages qui pourraient les accompagne­r dans différente­s épreuves. Avec C’est pas (si) compliqué !, j’avais envie de partager mon expérience, de donner les clés pour surmonter certains obstacles, comme la visualisat­ion positive ou encore la parole impeccable issue des accords toltèques. Mais depuis l’arrivée de bébé, je me dis que je pourrais approfondi­r certains sujets, comme le sommeil, le lâcher prise, la culpabilit­é… Largement de quoi me lancer dans la rédaction d’un tome 2 ! [Rires] ✪

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