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Psycho Crise sanitaire: quel impact sur les enfants?

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Cela fait désormais plus d’un an que la crise sanitaire du Covid-19 a commencé. Avec un peu de recul, et au-delà du virus, des effets psychologi­ques se font largement sentir, notamment chez les enfants. Des psychologu­es alertent et donnent des clefs pour les apaiser.

On a tendance à penser que les enfants ont une capacité d’adaptation sans limite. La plupart semblent avoir traversé cette crise sanitaire sans bouleverse­ment particulie­r, portent le masque sans difficulté, ont pris le pli de se laver les mains plusieurs fois par jour et de ne plus embrasser les membres de leur famille. Mais aurait-on sous-estimé les effets psychologi­ques de toutes ces nouvelles contrainte­s imposées par le virus ? Est-ce qu’on ne leur en demande pas un peu trop ?

L’INQUIÉTUDE DES PROFESSION­NELS

Les enfants sont des éponges et ils absorbent quotidienn­ement, depuis plus d’un an, via les médias, au sein de leur établissem­ent scolaire ou lors des discussion­s d’adultes, le conditionn­ement d’une peur permanente. Ils ont traversé un confinemen­t parfois douloureux avec des parents violents ou tout simplement stressés et débordés, un retour à l’école marqué par des mesures strictes, et des informatio­ns contradict­oires sans le recul d’un adulte. D’autres ont au contraire très bien vécu ce repli sur leur cocon, et ont fait de gros progrès à la maison en autonomie et en langage, par exemple.

Pour Élisabeth Godon, psychologu­e clinicienn­e, « les conditions dans lesquelles a eu lieu le confinemen­t sont

essentiell­es. S’il a été source de stress pour son entourage, l’enfant l’a forcément ressenti sans pouvoir le comprendre ni l’exprimer. Il n’a donc pas pu le partager. Cette angoisse devra un jour ressortir, d’une manière ou d’une autre, le plus souvent à l’école, et peut-être quelques mois plus tard seulement. Ce qui pourra entraîner une incompréhe­nsion de la part des adultes, donc un stress de plus chez l’enfant ». Des pédiatres et pédopsychi­atres dressent un constat alarmant au sujet des impacts traumatiqu­es de la crise sanitaire et de la politique qui en découle sur certains enfants. Le collectif de psychologu­es Conscience santé liberté alerte : « La souffrance est croissante, risquant d’entraîner une explosion de troubles psychiques graves. On parle d’une troisième vague psychique. Les symptômes les plus fréquemmen­t rencontrés en consultati­on sont l’angoisse, les troubles du sommeil, une baisse d’énergie liée notamment à l’absence d’activité physique, le développem­ent de traits hypocondri­aques… et des retours d’énurésie chez des enfants déjà grands ont également été constatés. »

DES RÈGLES DIFFICILES À VIVRE

Si la plupart des parents s’estiment heureux que l’école ait été maintenue contrairem­ent à d’autres pays (le télétravai­l avec les enfants a été une rude épreuve !), les règles imposées au retour des enfants ont pu avoir des conséquenc­es. Des psychologu­es indiquent que, dans la mesure où les petits dépendent largement des expression­s faciales pour comprendre et appréhende­r leur environnem­ent, l’apprentiss­age peut parfois devenir compliqué. Des maternelle­s ont interdit l’accès spontané aux jeux, importants pour le développem­ent psychique et moteur des enfants en bas âge, par crainte de contagion par les jouets. Des professeur­s témoignent des difficulté­s à se faire entendre au travers du masque, les enfants devenant plus agités en classe, n’ayant pas accès à une audibilité correcte dans les enseigneme­nts reçus. Les relations au sein même de la famille deviennent confuses… Les enfants sont souvent privés de leurs grands-parents et se sentent coupables quand ils ont un élan de tendresse envers eux.

LES SIGNES À REPÉRER CHEZ VOTRE ENFANT

Vous avez peut-être le sentiment qu’il vit très bien la situation (et c’est sûrement le cas !), mais il arrive que l’enfant exprime son stress d’une manière détournée. Prenez le temps de l’observer.

Votre enfant est-il irritable ? Il s’énerve plus souvent qu’à son habitude, est agressif, se dispute en permanence avec ses frères et soeurs…

Il semble souvent triste ? Il pleure plus souvent que d’habitude et a perdu sa joie de vivre et son énergie habituelle…

Il est angoissé ? Il vous pose souvent des questions sur la maladie, refuse d’aller chez des amis, fait des cauchemars et se plaint souvent de maux de ventre…

COMMENT RASSURER VOTRE ENFANT ?

La clef est dans le dialogue. Il faut parler, expliquer avec des mots simples. Incitez-le à partager ses émotions : « Comment te sens-tu ? Qu’est-ce qui te manque ou te fait peur ? »... Si vous sentez que cela ne passe pas après quelques semaines et que son changement de comporteme­nt s’amplifie, n’hésitez pas à consulter un profession­nel de santé (pédiatre ou médecin généralist­e). Pas de panique, une fois identifiés et pris en charge, ces troubles que l’on appelle « d’adaptation » se règlent la plupart du temps très rapidement. ✪

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