L’automédication pendant la grossesse: attention, danger!
Pour apaiser les maux pendant la grossesse, pas question de se soigner avec les premiers médicaments venus. Enceinte, même les plus courants peuvent avoir des effets délétères.
Trois sur dix ! C'est le faible nombre de femmes se sentant bien informées sur les risques liés à la prise ou à l'arrêt de médicaments pendant la grossesse. En conséquence directe : une automédication encore trop présente, pouvant avoir des répercussions néfastes pour la maman et le bébé. Face à cette situation, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) lance sa toute première campagne de prévention et d'information de grande envergure à ce sujet. Objectif : sensibiliser les futurs parents (avant et pendant la grossesse), le grand public et les professionnels de santé.
Des risques sévères
D'après l'étude Viavoice pour l'ANSM, en France, 9 femmes sur 10 se voient prescrire au moins 9 médicaments pendant toute leur grossesse, contre 2 à 3 en Italie ou aux États-Unis. Une consommation très répandue, souvent couplée à une automédication qui, lorsqu'elle est mal encadrée, peut aboutir à :
• des risques malformatifs des membres et des organes du foetus, particulièrement lors du 1er trimestre. Certains traitements contre l'acné (isotrétinoïne), l'épilepsie ou encore la bipolarité peuvent les engendrer.
• des effets foetotoxiques (impacts sur la croissance et la maturation des organes du bébé), notamment lors des 2e et 3e trimestres. Ils peuvent induire des atteintes rénales ou cardiaques, un retard d'ossification, un faible poids de naissance… Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l'ibuprofène (type Advil, Nurofen…), le diclofénac (Voltarène…) ou l'aspirine sont concernés.
• des effets néonataux. Ils relèvent de médicaments pris par la future mère (ou qu'elle a arrêté de prendre) en fin de grossesse ou pendant l'accouchement, par exemple, des antidépresseurs.
• des effets postnaissance, comme les troubles cognitifs, les troubles du comportement ou survenant à la deuxième génération.
Un seul médicament peut entraîner une malformation majeure, voire même une fausse couche ou un accouchement prématuré. Bien que le risque ne soit pas de 100 %, il convient de prévenir sans tarder son médecin en cas d'automédication par inadvertance, comme la prise d'un AINS.
Et avant la grossesse, alors?
Lors d'un projet bébé, le bilan pré-conceptionnel est essentiel. On y aborde notamment l'automédication sans ordonnance et les traitements de fond car, prescrits dans le cadre d'une maladie chronique, certains ne sont pas compatibles avec la grossesse. Leur posologie doit alors être adaptée.