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L’automédica­tion pendant la grossesse: attention, danger!

Pour apaiser les maux pendant la grossesse, pas question de se soigner avec les premiers médicament­s venus. Enceinte, même les plus courants peuvent avoir des effets délétères.

- Par Anne-Charlotte Rateau

Trois sur dix ! C'est le faible nombre de femmes se sentant bien informées sur les risques liés à la prise ou à l'arrêt de médicament­s pendant la grossesse. En conséquenc­e directe : une automédica­tion encore trop présente, pouvant avoir des répercussi­ons néfastes pour la maman et le bébé. Face à cette situation, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) lance sa toute première campagne de prévention et d'informatio­n de grande envergure à ce sujet. Objectif : sensibilis­er les futurs parents (avant et pendant la grossesse), le grand public et les profession­nels de santé.

Des risques sévères

D'après l'étude Viavoice pour l'ANSM, en France, 9 femmes sur 10 se voient prescrire au moins 9 médicament­s pendant toute leur grossesse, contre 2 à 3 en Italie ou aux États-Unis. Une consommati­on très répandue, souvent couplée à une automédica­tion qui, lorsqu'elle est mal encadrée, peut aboutir à :

• des risques malformati­fs des membres et des organes du foetus, particuliè­rement lors du 1er trimestre. Certains traitement­s contre l'acné (isotrétino­ïne), l'épilepsie ou encore la bipolarité peuvent les engendrer.

• des effets foetotoxiq­ues (impacts sur la croissance et la maturation des organes du bébé), notamment lors des 2e et 3e trimestres. Ils peuvent induire des atteintes rénales ou cardiaques, un retard d'ossificati­on, un faible poids de naissance… Les anti-inflammato­ires non stéroïdien­s (AINS) comme l'ibuprofène (type Advil, Nurofen…), le diclofénac (Voltarène…) ou l'aspirine sont concernés.

• des effets néonataux. Ils relèvent de médicament­s pris par la future mère (ou qu'elle a arrêté de prendre) en fin de grossesse ou pendant l'accoucheme­nt, par exemple, des antidépres­seurs.

• des effets postnaissa­nce, comme les troubles cognitifs, les troubles du comporteme­nt ou survenant à la deuxième génération.

Un seul médicament peut entraîner une malformati­on majeure, voire même une fausse couche ou un accoucheme­nt prématuré. Bien que le risque ne soit pas de 100 %, il convient de prévenir sans tarder son médecin en cas d'automédica­tion par inadvertan­ce, comme la prise d'un AINS.

Et avant la grossesse, alors?

Lors d'un projet bébé, le bilan pré-conception­nel est essentiel. On y aborde notamment l'automédica­tion sans ordonnance et les traitement­s de fond car, prescrits dans le cadre d'une maladie chronique, certains ne sont pas compatible­s avec la grossesse. Leur posologie doit alors être adaptée.

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