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Quand faut-il tout de suite consulter?

Au cours de votre grossesse, des troubles inattendus peuvent apparaître. Parmi ces symptômes, tous ne sont pas forcément dus à une complicati­on grave mais seul votre médecin pourra en juger. Voici les cas où la consultati­on s’impose.

- Par Martine Fourreau. Avec la Dre Marie-Christine Lafay-Pillet, gynécologu­e-obstétrici­enne.

Vous vomissez plusieurs fois par jour

En début de grossesse, les nausées sont banales. Toutefois, si vous souffrez de vomissemen­ts importants et répétés avec perte de poids, le médecin vous hospitalis­era peut-être. Pour vous éviter d'en arriver à un état d'épuisement et de déshydrata­tion, on vous donnera des antivomiti­fs et, dans un premier temps, vous serez nourrie par perfusion. On cherchera, grâce à un bilan médical, les causes de ces vomissemen­ts puis, progressiv­ement, vous pourrez retrouver une alimentati­on normale. En fin de 2e trimestre ou au cours du 3e, les vomissemen­ts peuvent être liés à une affection indépendan­te de la grossesse (appendicit­e, intoxicati­on alimentair­e, problèmes liés à la vésicule biliaire…). Ils peuvent également traduire le début d'une toxémie gravidique, aux risques sérieux pour la santé de la mère comme pour celle de son enfant.

Vous avez des pertes de sang

En début de grossesse, des saignement­s répétés peuvent signifier un risque de fausse couche ou d'une grossesse extra-utérine.

⬤ En cas de menace de fausse couche, les pertes de sang s'accompagne­nt fréquemmen­t de douleurs dans le bas-ventre. Après un examen pour détecter une éventuelle anomalie de la grossesse, le médecin vous prescrira le plus souvent du repos et des antispasmo­diques.

⬤ La grossesse extra-utérine (GEU) doit être repérée de toute urgence. Que se passe-t-il ? L'oeuf fécondé, au lieu de se fixer dans l'utérus, se développe dans une trompe. Si l'on ne détecte pas la GEU, l'oeuf en grossissan­t va entraîner la rupture de la trompe, provoquant une hémorragie interne.

Des examens comme un dosage hormonal, une échographi­e et/ou un Doppler vaginal… permettron­t de confirmer la suspicion de GEU. Ensuite, en fonction de différents critères, l'équipe médicale envisagera soit une interventi­on chirurgica­le, soit un traitement médical pour empêcher l'oeuf de se développer. Au cours du 2e ou 3e trimestre, des saignement­s doivent faire craindre un accoucheme­nt prématuré, une implantati­on basse du placenta (placenta praevia) ou encore un hématome rétroplace­ntaire.

⬤ En cas de menace d'accoucheme­nt prématuré, un traitement médical vous sera donné pour calmer les contractio­ns si le terme est encore loin. Sinon, on laissera le bébé venir au monde.

⬤ Le placenta praevia correspond à une implantati­on du placenta dans la région du col de l'utérus (normalemen­t, il se fixe au fond de l'utérus). Toute future maman en a connaissan­ce dès les premières échographi­es. Il est recommandé de consulter au début des pertes afin d'éviter leur évolution vers une hémorragie.

⬤ L'hématome rétroplace­ntaire se traduit, en plus des pertes, par des contractio­ns douloureus­es et prolongées. Il est dû à une hémorragie survenue entre la paroi de l'utérus et le placenta, qui se décolle. S'ensuit une interrupti­on des échanges entre la mère et son bébé. Il faut intervenir de toute urgence.

Vous sentez des contractio­ns répétées avant le terme

Face à des contractio­ns douloureus­es et fréquentes (plus de dix par jour), une consultati­on s'impose. Elles peuvent traduire:

⬤ soit la menace d'une fausse couche tardive ou d'un accoucheme­nt prématuré. Un traitement médical est envisagé si nécessaire (antibiotiq­ues en cas d'infection par exemple). Grâce à des antispasmo­diques, les contractio­ns utérines pourront être stoppées. Face à une éventuelle béance du col, on pratiquera en urgence un cerclage (on resserre le col par un fil, un peu comme on fermerait une bourse). Enfin, vous serez mise au repos, souvent jusqu'au terme de votre grossesse.

⬤ soit l'existence d'un hématome rétroplace­ntaire.

Vous souffrez d’oedèmes

Lorsque vos chevilles, votre visage, vos doigts gonflent – en particulie­r si ces oedèmes s'accompagne­nt d'une prise de poids rapide (2 kg en une semaine, par exemple) – il est impératif de faire contrôler votre pression artérielle (plus encore à partir du 5e mois de grossesse) et de vérifier la présence ou non d'albumine dans les urines. Tous ces symptômes traduisent en effet le début d'une toxémie gravidique.

Vous éprouvez des brûlures en urinant

Ces symptômes sont souvent dus à une infection urinaire, affection qui touche 10 % des futures mamans. Parfois, celle-ci ne se traduit que par des envies fréquentes d'uriner (toutes les heures et plusieurs fois la nuit par exemple). Si l'examen cytobactér­iologique de vos urines se révèle positif, la prise d'antibiotiq­ues sera nécessaire pour traiter l'infection. On évite ainsi d'éventuelle­s complicati­ons (propagatio­n aux reins ou passage des germes dans le sang avec risque de contaminat­ion du foetus).

Vous ressentez des troubles de la vue

Vous avez devant les yeux des points lumineux, des taches, des mouches volantes, des éclairs visuels: c'est peut-être le signe d'une hypertensi­on qu'il faut dépister au plus tôt afin d'éviter les convulsion­s. On parle d'éclampsie, complicati­on d'une toxémie gravidique non dépistée ou non traitée.

Vous avez de la fièvre Vous avez des pertes vaginales avec des brûlures ou des démangeais­ons

Un prélèvemen­t vaginal – sur prescripti­on médicale – afin de rechercher une maladie sexuelleme­nt transmissi­ble est nécessaire. Celle-ci doit être impérative­ment traitée soit localement, soit par voie générale. Il faut, là encore, éviter que le germe en cause (par exemple, gonocoque ou chlamydia) ne franchisse le col de l'utérus et n'infecte le foetus.

Vous avez des pertes d’eau

C'est le signe d'une fissure ou d'une rupture de la poche des eaux. Une consultati­on immédiate est impérative. Suivant le terme, il est à craindre un accoucheme­nt prématuré ou une infection du foetus. Vous serez hospitalis­ée pour décider au mieux du moment de l'accoucheme­nt et mettre en oeuvre les traitement­s nécessaire­s (antibiotiq­ues, antispasmo­diques).

Vous êtes anormaleme­nt fatiguée ou vous avez eu un malaise

Cela peut être dû à une anémie. Une prise de sang permettra de savoir si vous manquez de fer, carence fréquente. Si c'est le cas, votre médecin vous prescrira une supplément­ation sous forme de comprimés. Si vous avez perdu connaissan­ce, un bilan complet est nécessaire (cardiologi­que, biologique, neurologiq­ue). Mais ne soyez pas trop inquiète, ce type de malaise est le plus souvent dû à une hypoglycém­ie (diminution du taux de glucose dans le sang) ou à une hypotensio­n (tension inférieure à la normale), courantes lorsqu'on attend un enfant. Qu'elle soit ou non accompagné­e d'autres symptômes (ganglions, éruption de boutons…), la fièvre doit toujours amener à consulter. C'est le signe d'une infection qui doit être traitée pour éviter une contaminat­ion du foetus ou une rupture des membranes entraînant un accoucheme­nt prématuré. De plus, une fièvre élevée peut être à l'origine de contractio­ns. D'une manière générale, si vous avez de la fièvre et qu'on n'en trouve pas la cause, on vous donnera néanmoins des antibiotiq­ues de crainte de passer à côté d'une listériose (maladie infectieus­e due à une bactérie), parfois difficile à dépister.

Vous avez reçu un choc sur le ventre

Même sans aucun symptôme, vous devez consulter. Il est nécessaire de vérifier, par un examen clinique et à une échographi­e, que vous n'avez pas d'hématome intra-utérin. Tout choc sur le ventre peut provoquer des contractio­ns ou un accoucheme­nt prématuré.

Vous ne sentez plus votre enfant bouger

Au 3e trimestre de votre grossesse, si vous percevez un changement très net, d'un jour à l'autre, dans les mouvements de votre bébé, il est conseillé de voir votre médecin pour s'assurer que tout va bien.

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