Le coparent, présent ou pas le jourJ?
Menacée depuis la crise du coronavirus, la place du coparent pendant l’accouchement est plus que jamais centrale. Qu’en est-il des recommandations et des dispositifs mis en place post-Covid-19?
Au tout début de la crise sanitaire, en mars 2020, de nombreuses femmes ont accouché sans leur partenaire car les maternités ont revu leurs pratiques pour assurer la sécurité des mamans et des nouveau-nés. Après plus d'une année de vie avec le Covid19, les choses ont évolué. Et pour cause, le traumatisme causé par l'absence du coparent pendant l'accouchement a été conséquent. De nombreuses jeunes mamans ont exprimé leur grande détresse de ne pas être accompagnée dans ces instants si importants, rendant le post-partum plus difficile encore. La présence de l'autre futur parent, devenue la norme pour de nombreux couples, est un moment de partage indispensable. La future maman compte sur son conjoint pour l'épauler, la soulager, la coacher. D'ailleurs, selon un sondage de la marque de couches Tiniloo effectué en 2019, 92% des hommes déclaraient avoir assisté à l'accouchement de leur compagne. Le couple est donc désormais acteur de cet événement, alors qu'il y a trente ans à peine, le papa attendait le plus souvent sur le pas de la porte, voire dans la salle d'attente. L'accouchement, qui a longtemps été une histoire de femmes, est devenu une histoire de couple à part entière.
Les recommandations des gynécologues-obstétriciens
Le 30 octobre 2020, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), conscient de l'inquiétude liée à la deuxième vague du Covid-19, s'est exprimé et a « souhaité que les coparents restent les bienvenus dans les maternités de France. L'exclusion des coparents (sans symptômes) pendant le travail, pendant une éventuelle césarienne ou en suites de couches n'est pas souhaitable. La naissance doit rester un moment privilégié même dans ce contexte Covid-19 et nous comptons sur tous les couples pour nous aider à le préserver en respectant au maximum les consignes de sécurité qui leur seront données par les personnels des maternités». Aussi le CNGOF préconisait-il dès fin avril 2020 la présence du second parent « aux consultations indispensables, lors des échographies, à l'accouchement ou lors du séjour en post-partum en fonction des conditions locales».
Qu’en est-il aujourd’hui ?
À l'heure où nous écrivons ces lignes, nous sommes toujours en confinement. Les maternités continuent de s'adapter pour limiter la propagation du virus. La plupart autorisent la présence du coparent en salle de naissance, à condition bien sûr qu'il ne soit pas infecté. Aux échographies, sa présence est souvent tolérée, mais pour les consultations classiques, les entretiens avec la sage-femme et les cours de préparation à l'accouchement, elle est la plupart du temps refusée. Une fois l'accouchement passé, seul le coparent peut aller voir la maman, et sans aller-retour. Un compromis qui permet finalement aux femmes qui viennent d'accoucher de se reposer à la maternité, en évitant le bal parfois incessant des visites de la famille.