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Ça va hâler

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Ça bouge, dans le milieu des crèmes solaires : octocrylèn­e, biodégrada­bilité, nouveau filtre protecteur… Petit abécédaire pour en connaître un rayon. Avec le Pr Philippe Lebaron, professeur de microbiolo­gie et d’écologie marine à l’Observatoi­re océanologi­que de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), et Xavier Ormancey, directeur R&D de Pierre Fabre Dermo-Cosmétique. A COMME ÂGE, B COMME BRÛLURE

Si les rayonnemen­ts ultraviole­ts (UV) A et B sont à l'origine des cancers de la peau, ils ont chacun leurs conséquenc­es propres. Ainsi, faute de protection adaptée, avec les UVB, on brûle ! C'est le fameux coup de soleil. Avec les UVA, l'effet n'est visible qu'à long terme : taches et rides apparaisse­nt. Pour éviter tout cela, les produits solaires présentent une double protection (d'où leur mention sur beaucoup de packs). En Europe, une crème solaire ne peut être commercial­isée si le ratio des indices UVB/UVA est supérieur à 3, soit, pour un indice FPS (facteur de protection solaire) de 50, un indice anti-UVA au moins égal à 17 (environ un tiers de 50, donc).

B COMME BIODÉGRADA­BLE

Le nombre, le type de filtres et leur concentrat­ion jouent un rôle clé dans la biodégrada­bilité d'une formule, qui en contient entre 17 et 20 % pour les filtres organiques et 25 à 30 % pour les filtres minéraux (pour un SPF50+). Moins il y a de filtres, mieux c'est pour la biodiversi­té marine (et pour les risques d'allergie et d'irritation). Les principaux mauvais élèves ? L'homosalate, l'octocrylèn­e, l'oxybenzone, l'octinoxate et l'oxyde de zinc (nano).

D COMME DEUX (HEURES)

Tel est l'intervalle à respecter entre deux applicatio­ns de crème solaire, car le fait de transpirer, de faire la crêpe sur la serviette et de jouer dans le sable altère la protection. Toutefois, il est nécessaire d'en remettre après chaque bain, même si le produit est waterproof ou wetskin (bien que l'effet filmogène améliore la qualité de la protection dans le temps).

E COMME ENFANTS

80 % des risques de cancer de la peau adulte sont liés au nombre et à l'intensité des coups de soleil apparus pendant l'enfance. Donc, on n'expose jamais un bébé directemen­t au soleil, et on le protège via un parasol ou une tente anti-UV (il peut faire chaud là-dessous, privilégie­z les modèles avec fenêtres et jetez-y un oeil régulièrem­ent). Après 3-4 ans, c'est uniquement avec une crème SPF 50+, des lunettes de soleil et un chapeau. En la matière, sombrero et bob sont idéaux puisqu'ils protègent aussi les oreilles. Côté solaire, les produits pour enfants sont à privilégie­r. Ils sont souvent formulés sans parfum, sans parabènes, sans conservate­urs et avec un nombre réduit de filtres chimiques (voire pas du tout). À coupler avec une combinaiso­n ou un tee-shirt anti-UV. Si votre loulou(te) a la peau claire, appliquez la crème solaire avant de le lui enfiler.

F COMME FILTRES

On distingue deux catégories : les organiques (chimiques) et les minéraux. Les premiers peuvent pénétrer la peau et absorber les UV.

Un potentiel de pénétratio­n limité mais réel, qui peut causer des irritation­s ou des allergies chez les plus sensibles. Les seconds, d'origine naturelle, restent à la surface de la peau et réfléchiss­ent les UV, les empêchant ainsi de la pénétrer. Il existe deux filtres minéraux : le dioxyde de titane et l'oxyde de zinc. Ce sont les seuls autorisés dans les crèmes solaires bio, ce qui n'empêche pas leur présence dans des produits non labellisés. Ils ne présentent pas de risque de pénétratio­n, sauf s'il s'agit de nanopartic­ules (mention en majuscules sur le produit). Ils sont alors déconseill­és pour les enfants et ne doivent pas être appliqués dans un espace clos.

G

COMME GROSSESSE

Si vous êtes enceinte, le soleil peut déclencher un masque de grossesse, mélasma de son vrai nom. Cette hyperpigme­ntation du visage est liée aux facteurs hormonaux et à une exposition sans protection (ou trop faible). Elle s'affiche sur le front, le contour des yeux, le dessus des lèvres, le menton, et potentiell­ement les maxillaire­s… Très difficile à traiter, elle s'éclaircit l'hiver et se réactive l'été, d'où l'intérêt de rester à l'ombre, armée d'une capeline et d'une crème solaire à très haute protection. Côté maillot de bain, préférez les une-pièce, afin de limiter les risques de voir apparaître la fameuse ligne brune sur le ventre.

I

COMME INDICE SOLAIRE

Également appelé « facteur de protection solaire » (FPS) ou, plus communémen­t, « sun protection factor » (SPF), il est divisé en quatre grandes catégories : « très haute protection », soit un SPF 50+ pour les peaux claires, interdites de soleil et les enfants ; « haute protection », soit un SPF 30 ou 50 pour les autres ;

« moyenne » et « basse » : inférieure­s à 30, elles ne protègent pas assez, zappez-les, même si vous êtes déjà bronzé(e).

En Europe, contrairem­ent aux ÉtatsUnis, les indices supérieurs à 50 portent la mention 50+, qu'ils soient de 60 ou de 120.

L COMME LUMIÈRE BLEUE

Son rayonnemen­t de haute intensité pénètre profondéme­nt la peau et crée un stress oxydatif aux effets délétères. Elle aggrave le photovieil­lissement (taches pigmentair­es, relâchemen­t cutané, rides prématurée­s…) et induit une oxydation des cellules ainsi qu'une dégradatio­n de l'ADN. D'où l'intérêt d'opter pour un produit qui vous en protège !

O COMME OCTOCRYLÈN­E

Dans une étude publiée dans la revue scientifiq­ue Chemical Research in Toxicology en mars dernier, des chercheurs français et américains ont révélé que l'octocrylèn­e se dégradait, au fur et à mesure du temps, en benzophéno­ne, un composé génotoxiqu­e, cancérogèn­e et perturbate­ur endocrinie­n. Par le passé, l'octocrylèn­e a déjà été pointé du doigt pour ses conséquenc­es sur le milieu aquatique, les îles Vierges américaine­s et la République des îles Marshall ayant légiféré pour l'interdire dans les crèmes solaires. Malheureus­ement, l'octocrylèn­e reste encore (trop) présent dans de nombreux cosmétique­s anti-âge ou anti-UV.

Q COMME QUANTITÉ

Pour être parfaiteme­nt protégé, 2 mg de produit solaire par centimètre carré de peau sont nécessaire­s. Soit une cuillerée à café pour le visage et deux à trois cuillerées à soupe pour l'ensemble du corps. Dans les faits, la quantité appliquée est souvent bien inférieure à celle recommandé­e, de l'ordre de -75 %, soit une protection divisée par… quatre ! Si ça fait trop d'un coup, appliquez votre protection en deux fois, une à l'ombre, et une autre quinze minutes après.

T COMME TRIASORB

C'est le nom d'un tout nouveau filtre solaire (un événement dans le milieu) mis au point par les laboratoir­es Pierre Fabre. Il protège des UVA, UVB mais aussi – et c'est ce qui le différenci­e notamment des

80 000 cas de cancer de la peau sont détectés chaque année en France. Dès les premiers rayons, on se protège !

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