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Peut-on laisser Bébé chez ses grands-parents pendant les vacances?

S’accorder un moment à deux peut être tentant quand vient l’été. Mais peut-on vraiment laisser son bébé sans culpabilis­er ? On pèse le pour et le contre.

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Les vacances approchent et, avec elles, l’envie de se retrouver à deux. Avec l’arrivée de Bébé, l’intimité s’est fait la malle. Aussi, l’été est l’occasion de troquer votre casquette de parents contre celle de tourtereau­x, en vous réservant un séjour romantique. Pour garder Bébé, pas de problème, les grands-parents sont dispos. Mais qu’en pense le premier concerné ? Est-ce vraiment une bonne idée de laisser votre tout-petit ? Deux expertes de la psychologi­e nous aident à naviguer en eaux troubles, entre angoisse de la séparation avec Bébé et besoin de se retrouver avec son ou sa bien-aimé(e). L’IMPORTANCE DE CHÉRIR LE 4E TRIMESTRE

Le couple n’est pas la priorité durant les premiers mois de Bébé. C’est en tout cas ce que revendique Gwenaelle Persiaux, psychologu­e clinicienn­e, psychothér­apeute et formatrice spécialisé­e sur la question de l’attachemen­t. Ce qui prime, c’est le lien avec l’enfant. « On dit souvent que la grossesse ne dure pas neuf mois, mais un an », abonde-t-elle. En effet, même après que le cordon est coupé, le nouveau-né reste encore en grande constructi­on et très dépendant. Ce n’est qu’après trois mois qu’il s’ouvre au monde. Avant cela, « toute séparation peut avoir un impact », affirme la psychologu­e. C’est en ce sens que l’auteure américaine Jean Liedloff met en avant le concept de « continuum ». Dans son essai, elle explique qu’il est tout à fait normal et même instinctif de garder Bébé avec soi durant les premiers mois de la vie. Vous l’aurez compris, la séparation est donc difficilem­ent envisageab­le durant cette période, à moins que Bébé ne fréquente ses grands-parents de manière très régulière.

TOUT EST UNE QUESTION DE POSTURE

Florence Millot, psychologu­e clinicienn­e pour enfants et adolescent­s, concède qu’il faut dans l’idéal éviter de laisser Bébé trop tôt. « Avant un an surtout, c’est moins recommandé. Le bébé ne peut pas exprimer ses besoins. Il y a une zone de flou », explique-t-elle. Toutefois, elle estime qu’« il faut accepter que l’enfant ne puisse pas toujours passer en premier ». Dans la réalité, tout est une question de posture, et chaque bébé est différent. L’important pour un parent, c’est d’être

en cohérence avec soi-même et ses besoins. « Si les parents en ressentent la nécessité, que les grands-parents ont envie de le faire et que l’enfant n’a pas vécu de traumatism­e particulie­r, rien ne sert de se culpabilis­er outre mesure. » Quoi qu’il arrive, la spécialist­e recommande de toujours s’octroyer une porte de sortie. Si vous partez trois jours, laissez-vous la possibilit­é de rentrer plus tôt si l’un des deux partis le vit mal, par exemple.

DES CONSEILS POUR UNE SÉPARATION TOUT EN DOUCEUR

Florence Millot et Gwenaelle Persiaux s’accordent sur un point essentiel : l’idéal est que Bébé connaisse ses grandspare­nts, et qu’il les ait vus assez régulièrem­ent. Dans un second temps, pour une première séparation, elles recommande­nt toutes deux de ne s’octroyer qu’un séjour de courte durée. Par ailleurs, pour éviter que la séparation ne soit trop violente, vous pouvez apporter des objets qui sont chers à Bébé : un doudou, un tee-shirt avec votre odeur, un lit parapluie qu’il connaît… Enfin, Florence Millot recommande de mettre en place une routine. « Les enfants de moins de 2 ans adorent les rituels », justifie-t-elle. Dès lors, vous pouvez faire en sorte de lire tous les soirs une histoire au téléphone. Bébé peut aussi envoyer des bisous dans le ciel pour Papa et Maman avant de se coucher. Vous pouvez également faire une boîte pleine de gentils mots que Papy et Mamie pourront lui lire chaque jour. L’IMPORTANCE DE CRÉER DU LIEN AVEC LES GRANDS-PARENTS

Il n’y a pas que des désavantag­es à laisser votre tout-petit chez papy et mamie, bien au contraire ! Pour l’enfant, cette séparation est aussi l’occasion de trouver des ressources ailleurs. La différence génération­nelle peut ainsi être très enrichissa­nte pour lui. De plus, chez les grands-parents, l’ambiance est souvent moins électrique qu’à la maison. Le temps y est plus lent, et invite à se détendre. « Il est récurrent que mes patients me racontent que leurs enfants dorment bien mieux chez leurs grands-parents que chez eux », s’amuse Florence Millot. Enfin, après tout ce temps d’isolement des familles du fait de la crise sanitaire, les retrouvail­les voire la découverte du lien entre grands-parents et petits-enfants a plus que jamais une grande valeur. ✪

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