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Teddy Riner, papa en or, sportif hors norme

Plus que quelques semaines avant de pouvoir comba re à Tokyo, pour le judoka Teddy Riner. Des tatamis aux tapis d’éveil, ce papa en pleine préparatio­n pour les J. O. se raconte.

- Par Julie Caron

Teddy Riner, un vrai poids lourd du sport français, tant par son gabarit (2,03 m, poids entre 135 et 140 kilos, pointure 49,5 !) que par son palmarès. Dans sa catégorie des +100 kg, ses adversaire­s ont de quoi frémir : double champion olympique (2012 ; 2016), dix titres de champion du monde, cinq de champion d’Europe et invaincu sur une série de 154 combats ! En Guadeloupe, d’où il est originaire, le sportif effectue sa préparatio­n avec un objectif en tête : remporter son troisième titre olympique aux J.O. de Tokyo (23 juillet-8 août). Il s’astreint à un programme millimétré pour être prêt pour le combat le jour J : régime strict – « Le confinemen­t avait fait quelques dégâts » –, musculatio­n et entraîneme­nts, le tout entouré de sa famille.

Car derrière cette bête physique se cache un père et un conjoint aimant. Après avoir accueilli un petit garçon prénommé Eden en 2014, le judoka et sa compagne Luthna Plocus ont agrandi la famille en 2018 avec une petite fille, Isis. Être papa a forcément bouleversé le quotidien de ce grand nounours : « Quand on est sportif de haut niveau, on sait que les voyages font partie de notre vie, que les week-ends ne sont pas vraiment des repères pour nos familles, alors il faut savoir s’adapter. Dès que je peux, j’emmène les enfants avec moi, si je sais qu’ils seront bien et que leur rythme ne sera pas trop perturbé. J’ai envie de partager un maximum de temps avec eux. »

La transmissi­on est quelque chose qui tient à coeur au médaillé d’or de 32 ans. D’où le lancement de son Académie, qui permet à des centaines d’enfants qui pratiquent le judo de le rencontrer et de passer une semaine à apprendre, aux côtés de ses anciens entraîneur­s. Il a également lancé une école de sport business afin de former les futurs profession­nels des métiers du sport en communicat­ion, management, marketing, événementi­el et digital en vue des J. O. de Paris 2024, notamment. Avec Bernadette de Gasquet, médecin renommée dans l’univers de la maternité, il signe La Puissance insoupçonn­ée du gainage (Marabout, 19,90 €) pour partager sa manière de l’intégrer à sa pratique sportive.

Grand, il l’est aussi par le coeur : Teddy Riner est ambassadeu­r d’Unicef France et a notamment prêté son image à la campagne en faveur de la survie des nouveau-nés, une cause chère au judoka : « J’ai toujours été très sensible à la cause des enfants, et bien avant d’avoir été père. On ne peut pas rester insensible au fait que plus de 2 millions d’enfants ne survivent pas à leur premier mois de vie et que, parmi eux, 80 % sont décédés de causes qui auraient pu être évitées ou traitées. » Un engagement qu’il met également au service de l’Institut Imagine depuis 2012, au profit des maladies génétiques. Avec beaucoup d’humour, de sincérité et de spontanéit­é, il partage avec nous son quotidien hors norme.

VOTRE ENFANCE

Enfant, vous étiez plutôt du genre…

… actif, voire très actif, il paraît ! Ma mère m’a fait essayer tous les sports pour que j’aie ma dépense d’énergie quotidienn­e et que je dorme bien le soir. Je restais difficile à suivre et surtout, toujours en demande : je voulais toujours jouer. Épuisant, pour mes parents !

Ce que vous retenez de l’éducation de vos parents, c’est…

… leur bienveilla­nce, le respect et la valeur du travail qu’ils m’ont transmise. Rien ne t’arrive si tu ne vas pas le chercher, si tu ne t’investis pas. Ce sont des valeurs que j’ai apprises très tôt et la pratique du sport les a renforcées. Ils m’ont également appris à ne jamais abandonner, à croire en soi et à aimer ce que l’on fait, en prenant toujours du plaisir. Les personnes qui vous ont inspiré, ce sont…

… mon père et ma mère, chacun avec leur personnali­té. Maman, c’était l’acceptatio­n de soi, l’importance de se faire confiance. Papa insistait plus sur le respect et le sens du travail, de l’investisse­ment.

PENDANT LES GROSSESSES

Lorsque vous avez appris l’heureuse nouvelle la première fois…

… on ne s’y attendait pas, ni elle, ni moi ! Mais on était tous les deux très contents : je me rappelle mon immense sourire et ce bonheur ressenti.

Lors des accoucheme­nts…

… j’étais excité et légèrement angoissé, pour que tout se passe bien. Mais attention, je n’étais pas pas du tout un père stressé, prêt à tomber dans les vapes. J’étais plutôt du genre à filmer toute la journée pour ne rien louper !

Pour choisir les prénoms…

… on s’est mis d’accord tous les deux, même si le deuxième prénom, je dois l’avouer, c’est totalement elle !

VOTRE VIE DE DAD

Les astuces qui vous ont sauvé la mise les premiers mois de Bébé, c’est…

… mon avant-bras ! OK, il y a un peu de place (rires), mais mes deux enfants, je ne sais pas pourquoi, trouvaient l’un et l’autre beaucoup d’apaisement en étant posés là.

Vous vous définiriez comme un papa…

… joueur et attentif : je suis presque plus enfant qu’eux ! Le pire, c’est que même quand je joue avec eux, il n’est pas question que je perde (rires).

Les valeurs que vous voulez transmettr­e à vos enfants, ce sont…

… le respect, le courage, le dépassemen­t et surtout savoir s’investir pour atteindre son objectif.

VOTRE QUOTIDIEN DE MAGICPAPA

Avant les J. O. 2021, vous vous sentez…

… motivé comme jamais !

Avant un combat, vous pensez à…

… être dans ma bulle ! Parfois, je n’ai pas du tout envie de penser au combat et je me mets dans la musique à fond, et d’autres fois, j’ai besoin d’être dans le combat qui vient et je le prépare en le visualisan­t, en mettant les stratégies en place.

Pour concilier vie pro et vie perso, votre astuce, c’est… … savoir s’entourer. Mes maîtres-mots sont : organisati­on et anticipati­on.

Être un magicpapa, en 2021, selon vous, c’est…

… être un homme qui sait donner confiance à son enfant.

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