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Reportage Les kids en cuisine, c’est de la tarte!

L’associatio­n Louise Rosier propose des stages de cuisine pour enfants pendant les vacances scolaires et anime des ateliers d’éveil au goût dans les écoles. Car le bien-manger s’apprend dès le plus jeune âge !

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Aujourd'hui, c'est tartelette lorraine!» Autour de Laura, psychonutr­itionniste, une douzaine d'enfants de 6 à 14ans s'affairent sur le plan de travail. Balance culinaire d'un côté, cul-depoule de l'autre, ils sont prêts à écouter les consignes pour réaliser leur pâte brisée maison. « Vous allez mélanger 40 g de farine, 8 cl d'eau et un oeuf. Pour faciliter le pétrissage, allez-y avec le poing.» À eux maintenant de mettre la main à la (future) pâte. Pendant une semaine, ce groupe va s'initier à la cuisine et s'éveiller au goût grâce à ce stage organisé par l'associatio­n Louise Rosier. Sa mission? Sensibilis­er les plus jeunes au bien-manger, à travers des semaines d'ateliers de cuisine, mais aussi des programmes dans les écoles. «Accompagné­e par des profession­nels de la nutrition, notre associatio­n a pour but de reconnecte­r les enfants à l'alimentati­on, avec une approche santé, bien sûr, mais avant tout ludique. En cuisinant, en goûtant, en faisant le marché, ils adoptent au plus tôt les bons réflexes », explique Margot Raoulx, fondatrice et directrice de l'associatio­n.

S’ÉVEILLER À DES GOÛTS DIFFÉRENTS

Originaire d'Haïti, l'une des minicheffe­s n'a pas pour habitude de manger des quiches à la maison. Elle découvre ainsi une recette qu'elle n'aurait sans doute pas eu l'occasion de réaliser dans sa famille. En effet, les enfants ont tendance à manger comme leurs parents. Si, à la maison, on n'aime pas les courgettes, ils n'y seront que rarement confrontés, et auront peu de chances de s'habituer à leur goût. L'éveil à de nouvelles saveurs n'est donc pas seulement l'apanage du cercle familial. D'ailleurs, le groupe a visité un potager le matin même. «On a mangé des fleurs de capucines : la tige, les graines, les pétales… C'était bizarre ! » s'étonne encore Malo, 6 ans.

De son côté, Maxence, 10 ans, est rebaptisé «Monsieur Paprika». Il veut mettre des épices partout ! À la maison, il est habitué à des goûts variés: «Et là, si on rajoutait du curcuma?», demande-t-il à la formatrice. Les enfants peuvent en effet s'approprier la recette, car créativité et cuisine vont de pair. « Ils peuvent réinventer les plats pour susciter ce plaisir de manger. C'est le maître-mot: plaisir! Avec les parents, l'alimentati­on est souvent associée à des contrainte­s – “finis ton assiette” – ou de limites – “ne mange pas trop de gâteaux”. Or, il est primordial de ne pas désenchant­er la nourriture et de ne jamais perdre de vue son aspect ludique, pour prévenir au maximum les troubles alimentair­es, par exemple », poursuit-elle.

L’ÉQUILIBRE ALIMENTAIR­E, ÇA S’APPREND

Face aux jeunes, la psychonutr­itionniste introduit aussi des notions de nutrition : « Dans les tartelette­s, il y a déjà des lardons qui sont salés, donc pas besoin de mettre beaucoup de sel dans votre appareil. Vous pouvez même le remplacer par des épices qui sont, elles aussi, des exhausteur­s de goût ! » Les ateliers incitent ensuite les jeunes à cuisiner chez eux et à transmettr­e certaines bonnes pratiques. Car bien manger, c'est du plaisir, mais aussi la santé. Hélas, un Français sur deux est en surpoids ou obèse. Selon le chef étoilé Michel Guérard, la mise en place de cours de cuisine à l'école serait une solution d'avenir : « Les enfants devraient apprendre à bien manger et à cuisiner, comme ils apprennent à lire et à compter ! » milite-t-il. L'enjeu est de taille : une plus grande consommati­on de fruits et légumes pourrait épargner, selon l'OMS, jusqu'à 1,7 million de vies dans le monde. Grâce à ces ateliers, les jeunes chefs vont ainsi explorer tous leurs sens, éduquer leur goût, s'initier à une alimentati­on variée… et développer des compétence­s.

COMPTER, MANIPULER, PARLER…

Cuisiner permet en effet de mettre en pratique de nombreux apprentiss­ages. Ce jour-là, la recette est indiquée pour une grande quiche. Pour trouver les quantités adéquates à une tartelette individuel­le, ils se sont lancés dans les divisions. En cuisine, on va également passer d'une valeur à une autre et, parfois, devoir réaliser des conversion­s entre les grammes, les litres… « En faisant la cuisine, ils mettent en applicatio­n des savoirs mathématiq­ues qui restent parfois abstraits pour eux », commente la directrice. Attention, que les amoureux des lettres ne s'inquiètent pas : en cuisinant, on explique aux enfants tout le vocabulair­e relatif à la cuisine et on apprend ainsi de nouveaux mots. C'est aussi une bonne manière de faire lire un enfant avec la lecture de la recette, et d'écrire, pour faire la liste des courses, par exemple. Enfin, les plus jeunes développen­t leur motricité fine ou encore la coordinati­on mains/yeux, en détaillant, en mélangeant, en étalant, en découpant.

LE VIVRE-ENSEMBLE EN CUISINE

Le fil rouge de la semaine est d'imaginer de A à Z une recette en brigade, grâce aux techniques apprises, et qu'ils présentero­nt le vendredi au jury. Pour beaucoup d'entre eux, des émissions de cuisine comme Top Chef ont largement contribué à leur donner le goût de la cuisine, alors vous imaginez que le défi leur tient à coeur ! Ils notent ainsi les ingrédient­s et ustensiles nécessaire­s à la réalisatio­n, imaginent les étapes qu'ils se répartisse­nt : Inès à la découpe, Malo et Maxence au ketchup maison. En cuisine, on apprend aussi le travail d'équipe !

«C'est une école de l'organisati­on et de la civilité. On apprend aux enfants à faire les courses, à nettoyer leur plan de travail, à débarrasse­r, à faire la vaisselle après », commente Margaux Raoulx. Réaliser une recette va aussi développer leur assurance et renforcer leur estime d'eux-mêmes. Quel sentiment de fierté quand on voit son plat prendre vie dans le four ! D'ailleurs, les quiches sont maintenant cuites. Inès est très fière de sa personnali­sation avec un petit lapin. On n'a pas réussi? Ce n'est pas grave! On recommence­ra, pas vrai Samuel ? Sa déco en forme de couronne n'a pas tenu au démoulage… Ce qui n'empêchera pas son plat d'être délicieux! ✪

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L’associatio­n Louise Rosier propose des stages en Île-deFrance, pendant les vacances scolaires et dans les écoles, mais aussi à la demande, pour un anniversai­re par exemple. Sur le site, découvrez également un programme à imprimer et à réaliser à la maison ! louiserosi­er.com

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