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En post-partum, levons le tabou de la dépression

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Entre 10 et 15 % des jeunes mères seraient concernées par la dépression du post-partum. À ne pas confondre avec le baby blues, elle est à prendre au sérieux, comme nous l’expliquent Lucile Cloarec, psychologu­e, et la Dre Agnès Gepner, responsabl­e coordinati­on pôle médical chez Malo.

Les difficulté­s rencontrée­s pendant le post-partum ne sont pas à prendre à la légère. Parfois, elles peuvent même conduire à une dépression post-partum. Mal connue, celle-ci est plus fréquente qu’on ne le croit, et toucherait entre 10 et 15 % des mères. Parmi elles, environ 7 % présentero­nt des symptômes importants de dépression au cours des trois premiers mois suivant l’accoucheme­nt, et 19 %, des symptômes légers ou modérés. À noter que l’on estime qu’1 père sur 3 serait également concerné par une dépression du post-partum.

À QUOI RECONNAÎT-ON UNE DÉPRESSION POST-PARTUM ?

La dépression post-partum n’a rien à voir avec le baby blues. Considéré comme physiologi­que, ce dernier touche la moitié des jeunes mamans et se traduit dans les jours qui suivent la naissance par une forte émotivité, des pleurs… Mais une semaine après au plus tard, tout rentre dans l’ordre. La dépression post-partum est une vraie maladie psychiatri­que reconnue. Elle se définit par un certain nombre de symptômes : tristesse, irritabili­té, changement d’humeur, fatigue, ralentisse­ment ou au contraire agitation psychomotr­ice, troubles du sommeil ou de l’appétit… À cela s’ajoute une anxiété centrée sur ses compétence­s parentales et une honte de cet état.

PEUT-ON LA PRÉVENIR ?

Si l’on ne peut prévoir l’apparition d’une dépression post-partum, un certain nombre d’éléments de vie devraient toutefois inciter à suivre de près une jeune maman. L’entretien prénatal individuel du quatrième mois de grossesse permet d’évaluer son état d’esprit et de déceler des fragilités psychologi­ques. Les futures mères qui ont déjà connu des épisodes dépressifs avant ou pendant la grossesse sont plus vulnérable­s. Le passé de la femme et la perception qu’elle garde de son enfance sont essentiels. Mais quiconque peut-être concerné, car la grossesse est une crise psychique intense, même sans facteurs de risque avérés.

VERS QUI SE DIRIGER EN CAS DE DÉPRESSION DU POST-PARTUM ?

La plupart de ces femmes culpabilis­ent de se sentir mal et ne consultent pas. Le partenaire a parfois lui aussi du mal à réaliser la situation. Il faut commencer par prendre conscience de son état, inciter ces mères à parler et leur répéter que la dépression existe et se soigne très bien. Le repérage précoce, c’est la clé. Des profession­nels comme le pédiatre, le gynécologu­e ou la sage-femme peuvent déceler la détresse des mères et les orienter vers des spécialist­es. Si les antidépres­seurs sont souvent nécessaire­s au début, ils doivent être associés à une psychothér­apie. Des centres spécialisé­s dans l’accompagne­ment mère-enfant, comme la PMI, peuvent aider les femmes à retrouver confiance en elles et à vaincre la dépression post-partum. ✪

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