Une prouesse médicale
La greffe utérine réalisée sur Déborah, et désormais sur une seconde patiente, est particulièrement compliquée et délicate. En effet, il faut à la fois greffer les vaisseaux de l’utérus (c’est-à-dire les artères et les veines) aux vaisseaux de la patiente receveuse, mais aussi greffer le col de l’utérus au vagin de la patiente. « L’utérus est un organe profond anatomiquement, et donc difficile d’accès. Les vaisseaux qui le nourrissent sont très fins, ce qui rend le branchement très complexe », détaille le professeur Jean-Marc Ayoubi, gynécologue-obstétricien à l’hôpital Foch de Suresnes. Entre neuf et vingt heures sont nécessaires à cette intervention chirurgicale, qui comprend donc les deux interventions : celle de la donneuse et celle de la receveuse. « Nous bénéficions encore de peu de recul sur cette opération chirurgicale, mais les dangers semblent, dans le cadre de cet essai clinique, équivalents à toute greffe », poursuit le professeur. « Quelques mois après cette deuxième grossesse, l’utérus sera retiré pour ne pas la laisser sous traitement immunosuppresseur pendant une période très longue. »