LUXE ET TRADITIONS
« L’architecture typique de Morzine est un joyau ; maisons au soubassement recouvert de chaux, dont la croupe du toit permet de couper les vents, balcons ornés de palins aux motifs variés... Le centre du village, autour de l’église, en est le plus beau des témoignages », nous rappelle Gérard Menu, le potier aux magnifiques terres vernissées. « Bien avant la création du POS, le Plan d’occupation des sols, les anciens avaient déterminé une hauteur de construction maximale des immeubles, des règles d’urbanisme en quelque sorte! Morzine est une petite ville charmante, à taille humaine, devenue célèbre pour ses ardoises qui habillent beaucoup de bâtiments officiels des Alpes. On y vit au rythme des saisons et de la vie, très dense l’hiver et l’été grâce aux touristes, le reste de l’année on se retrouve entre nous. C’est une montagne accessible, proche des Valaisans, nos voisins suisses», raconte avec enthousiasme l’architecte et enfant du pays Hervé Marullaz, qui a signé les derniers et fabuleux chalets Lodge des Nants et Tataali à Morzine et prône l’architecture bioclimatique pour créer des cocons luxueux en s’inspirant des techniques ancestrales. Pour cela, il reçoit l’aide précieuse des artisans du village, dont les fameux ardoisiers. Avec la venue de plus en plus importante des touristes anglais, plébiscitant Morzine et Val d’Isère – et dont certains finissent par créer des restaurants et des bars dans le village ! –, les chalets luxueux se multiplient : Zormine, Génépi, Mélodie, plus somptueux les uns que les autres avec leurs suites magistrales et piscines intérieures, des espaces à vivre étourdissants, un grand raffinement dans la décoration qui promet des vacances d’exception. Quant à la proximité avec les voisins helvètes, on ne pourrait mieux en parler que l’artiste Alice Passaquin Marullaz, qui s’est inspirée de leur tradition du papier découpé. « En Suisse, vous en trouvez partout, au fronton des magasins, sur une boîte à sucre…un art inspiré de la vie pastorale, des scènes du quotidien dans les montagnes. Pour toute occasion, baptême, crémaillère, on fait un découpage dans les familles de la vallée d’Enhaut ». L’ancienne monitrice de ski devenue artiste aime son village, qui a su garder son âme. Elle souhaite qu’il grandisse mais «pas trop fort, pas trop vite», confortée dans cette volonté par d’autres stations presque fermées hors saison. « On travaille à fond pendant quatre mois, témoigne-t-elle, et le reste de l’année, les habitants se retrouvent pour discuter ensemble de la manière dont ils souhaitent préserver ce cadre de vie unique.»