NOUVELLE PARURE
Le musée de la Chasse et de la Nature rouvre ses portes au sein de ses deux hôtels particuliers.
APRÈS PLUS DE VINGT MOIS DE TRAVAUX, LE MUSÉE FONDÉ EN 1967 PAR FRANÇOIS ET JACQUELINE SOMMER ROUVRE SES PORTES AU SEIN DE SES DEUX HÔTELS PARTICULIERS, AGRANDI, CLIMATISÉ, DOTÉ D’UNE BOUTIQUE-LIBRAIRIE ET D’UN CAFÉ, PARQUET ET MOBILIER RESTAURÉS. PREMIER HÔTE DE L’ÉTÉ, LE SCÉNOGRAPHE DAMIEN DEROUBAIX, ET SA GROTTE ORIGINELLE.
S’il a gardé son nom d’origine de musée de la Chasse et de la Nature, le bâtiment parisien se donne pour mission de « réfléchir à la place de l’homme dans la nature et à son rapport au vivant » selon les mots de sa directrice – après Claude d’Anthenaise – et conservatrice Christine Germain-Donnat. D’ailleurs, le compagnon de la Libération et ancien résistant François Sommer, qui fonda le musée, soutenu par son ami ministre des Affaires culturelles André Malraux venu l’inaugurer, fut un ardent militant de la cause environnementale. Au sein de l’hôtel Guénégaud du XVIIe siècle, seul de la capitale construit par Mansart intégralement conservé, et de son voisin l’hôtel XVIIIe de Mongelas, le musée privé, fort de ses 120000 visiteurs en 2018, compte désormais 1 000 mètres carrés d’espaces où exposer 2 00 oeuvres des 5 000 que possède la fondation François Sommer, mais aussi celles d’artistes contemporains exprimant leurs questionnements sur l’avenir de la planète. Nouvel accrochage, nouvelles salles, nouvel étage avec vue sur les toits du Marais, nouvelle perspective côté cour, mais toujours un esprit « maison » et des mises en scène sensibles. Ainsi y parcourt-on le Cabinet de Darwin, la Chambre de la Tique, le Refuge dans les bois, y découvre-t-on des toiles du XVIIIe, un lampadaire de Janine Janet, des boîtes de conserve estampillées Tof, un diorama aux fonds peints par le jeune artiste François Malingrëy, une bibliothèquecabane au treillage en plumes de coq et aux livres récupérés chez Emmaüs imaginée par l’Allemand Markus Hansen. Et puis la grotte primitive ornée de tableaux, gravures sur bois, sculptures, mise en scène par Damien Deroubaix, qui ouvre le bal des invités. Le scénographe y a placé 300 figurines lilliputiennes en bronze ou céramique du bassin méditerranéen, vieilles de milliers d’années, de la collection de l’antiquaire Naji Asfar. « Quand l’animal, sacré, magique, tenait une tout autre place qu’aujourd’hui... » tandis qu’une reproduction géante en bronze de la Vénus de Hohle Fels, statuette découverte en Allemagne, accueille le visiteur.