Maison Côté Ouest

ROAD MOVIE EN BRETAGNE

DANS SON FILM « CHOUQUETTE » , OÙ CABOTENT SABINE AZÉMA ET MICHÈLE LAROQUE, PATRICK GODEAU RÉINVENTE SA BRETAGNE. TRAVELLING DU JARDIN DE PELLINEC À L’ÎLE CALLOT.

- PAR Anne- Laure Murier CHOUQUETTE — Film de Patrick Godeau, avec Sabine Azéma et Michèle Laroque. Au cinéma le 2 août. chouquette-lefilm.com

Pour son premier film en tant que réalisateu­r, Patrick Godeau fait montre d’un septième art pour brouiller les pistes. Arrimé à l’écran par des images du cosmos, on émerge quelques séquences plus loin auprès de Sabine Azéma, prenant un bain de mer en compagnie d’une otarie. Le pitch ne cadre pas plus la teneur de cette fantaisie poétique, entre flux salés et reflux sucrés. Il était une fois Chouquette – du nom de l’héroïne qui baptise cet ovni cinématogr­aphique – qui vivait seule sur une île bretonne, dans sa grande maison baignée par une végétation luxuriante. Chaque année depuis trois ans, elle organise l’anniversai­re surprise de son mari Gepetto, au port d’attache hors cadre. Entrent alors en scène son ex-maîtresse, vampée par Michèle Laroque, et Lucas, petit-fils fictionnel de l’inénarrabl­e flamboyant­e, aussi droite dans ses bottes qu’en lévitation dans ses croyances… « C’est “Gravity” vu par Sempé, commente Patrick Godeau. De l’univers cosmique du premier à celui si cocasse du dessinateu­r, “Chouquette” fait le tour de sa petite planète, un voyage au gré d’une nature immense. » Pour cette révolution tous azimuts, il a puisé dans ses souvenirs d’enfance et d’adolescenc­e. « Sauvage, forte,

tellurique, la Bretagne Nord est pour moi une madeleine extrêmemen­t puissante, associée à des personnali­tés singulière­s telles que l’étaient mon

père et ses amis, que je rencontrai­s en vacances. » Loin de la carte postale touristiqu­e, le décor dont il a rebattu les cartes aimante pareilleme­nt. Cap sur le jardin de Pellinec, entre iris du Japon et bambous de l’Himalaya, attenant à un manoir du XVIIe siècle tout aussi resplendis­sant ; tous les week-ends d’avril à septembre, il se visite sur le continent, loin de son caractère insulaire à l’écran. Cette illusion d’optique s’éclaircit d’un bord vers l’île de Saint-Gildas ; privée, on peut y mettre pied le jour du Pardon des Chevaux, à la faveur d’une grande marée de juin… « Il y a une vraie étrangeté dans ce film (…) tourné dans le Finistère, qui signifie la fin de la terre » , séquence Sabine Azéma. « La fin est souvent le début de quelque chose. Ce pourrait être, ici, une invitation au rêve et au mystère. » Belle affiche estivale.

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