Une certaine idée de la démesure qui nous libère du quotidien et d’un emploi du temps métré
S’il y a un moment dans l’année où l’on peut tout se permettre, c’est bien quand on s’apprête à la quitter. Au diable raison, mesure et discipline ! Faisons place à la légèreté de la fête et de l’esprit libéré des contraintes. La fête est une tornade, une force exubérante qui emporte tout, surtout la modération. Une reprise en main bienfaisante, bien qu’éphémère, du merveilleux, de la féerie, sur nos habitudes. Il a fallu plus d’un Noël à Jean-Michel Othoniel pour achever l’écrin – merveilleux s’il en est – du trésor de la cathédrale d’Angoulême, inauguré à la Toussaint après huit longues années de travail. Cette oeuvre d’art immersive qui met en scène, dans une lumière diffractée par des milliers de perles en verre de Murano, d’or et de mica, plus de 140 objets d’art liturgique de la seconde partie du XIXe siècle, ouvre avec panache ce numéro de fête. Un mariage somptueux de l’art contemporain et du patrimoine sacré rendu possible par le précieux savoirfaire d’une quinzaine des meilleurs artisans d’art de France. Démesure et flamboyance également à Biarritz, qui aimante tout autant les élégants, depuis les fastes impériaux d’Eugénie et de Napoléon III, que les surfeurs du monde entier. Spectacle infini de l’Océan que des générations de monarques et d’admirateurs se sont plu à observer depuis la fameuse « loge de théâtre » si bien nommée, ce rocher percé qui offre la plus belle des vues près du rocher de la Vierge. L’atmosphère de décembre, c’est aussi la douceur des souvenirs, souvent portés par les réminiscences gourmandes. L’Ouest n’a ni ses treize desserts, ni ses bredele, mais de grands classiques comme le ParisBrest ou le vacherin glacé qui sont sur toutes les tables de fête. Nous les avons décoiffés d’un trait de whisky et de beaucoup de caramel au beurre salé. Un sillage de jolis moments à cueillir comme autant de parenthèses magiques dans le quotidien.