BIJOUX DE TABLE
CLÉA ET MANON MALBEZIN, ALIAS LES DEMOISELLES D’ANJOU, EMPRUNTENT AU TEXTILE SES MOTIFS ET SES EFFETS DE MATIÈRES POUR DÉCLINER UNE COLLECTION SAVAMMENT TRAVAILLÉE D’ASSIETTES HAUTE COUTURE EN VERRE.
Si les deux soeurs ont choisi, au départ, des voies bien différentes, Cléa et Manon Malbezin avaient envie depuis longtemps de conjuguer leurs talents et de monter leur entreprise familiale. C’est chose faite depuis un an : elles disposent d’un atelier au sein de Rive d’Arts, lieu collectif créé dans une ancienne usine d’articles de pêche aux Ponts-de-Cé, commune voisine d’Angers. Les Demoiselles d’Anjou ont édité une jolie collection d’assiettes en verre, chacune portant le nom d’un canton de l’Anjou. C’est Cléa, diplômée d’un Mastère en design, qui dessine, découpe le verre et le met en couleur. Durant ses études, la jeune femme a fait sien l’univers du textile et expérimenté le travail du verre. Manon oeuvre, quant à elle, du côté commercial et communication. Elle participe également à la fabrication des assiettes en réalisant certaines finitions. Elles ont imaginé ensemble un univers très graphique et coloré qui revisite les motifs intemporels de la mode, comme les chevrons, les pois ou les rayures. De la même façon, sont détournées les techniques traditionnelles de l’empreinte et du trompe-l’oeil. Les moules sont façonnés en fibre céramique, ce qui permet d’obtenir des formes classiques ou asymétriques. Des pigments de verre colorés broyés, appelés frittes, sont ensuite saupoudrés sur le verre pour le sublimer. Deux cuissons sont nécessaires, l’une pour fixer le motif dessiné, l’autre pour définir la forme de l’assiette. Ces créations originales ont déjà séduit plusieurs chefs étoilés de la région, comme Mathieu Guibert du restaurant Anne de Bretagne à La Plaine-sur-Mer, Gérard Bossé d’Une Île à Angers, Christophe Debray du Moulin de l’Épinay à La Chapelle-SaintFlorent ou encore Jean-Yves Guého de L’Atlantide à Nantes. Témoin particulièrement évocateur de leur savoir-faire, l’assiette phare « La Demoiselle », dont l’originalité réside dans sa modularité ; divisée en deux parties, celle du milieu a la forme d’une aile de libellule. De quoi ravir les chefs qui peuvent présenter deux plats dans une même assiette ou garder une sauce au chaud, le temps de la dégustation.