VIBRANTE DE CULTURE
Ce fut à l’origine un outil pour revitaliser le territoire et un levier économique, après la fermeture des chantiers navals et de l’emblématique usine Lu, activés par le maire de l’époque Jean-Marc Ayrault et le bouillonnant Jean Blaise, qui a créé le festival Les Allumées, l’événement Estuaire 2007 puis le célèbre Voyage à Nantes (VAN) qui vient de connaître cet été sa 7e édition. D’abord éphémères, les oeuvres d’art contemporain ont fini par habiter le paysage urbain jusqu’à ne plus faire qu’un avec les murs de tuffeau. Des créations accompagnées d’un cortège de propositions plus alléchantes les unes que les autres, concerts et performances, dîners de chefs secrets, chambres d’artistes incroyables, du Micr’home suspendu de Myrtille Drouet aux 208 923 heures de Julien Nédélec à l’hôtel Okko, en passant par la vertigineuse Villa Cheminée, qui rendent le VAN incontournable chaque année. Pour la maire actuelle, Johanna Rolland, « la culture entretient aujourd’hui avec la ville et ses habitants un rapport presque intime » . La Folle Journée consacrée à la musique classique et les animations des Machines de l’île et de la Compagnie Royal de Luxe, dans les rues, participent à ce tourbillon de réjouissances qui donne l’impression que la ville ne s’arrête jamais. «À Nantes, on n’a pas besoin d’attendre le week-end pour sortir » , explique Bruno Pillet, co-créateur de la délicate boutique L’Inatelier ; ce que confirment les cinq garçons, véritables ambianceurs de la ville, du collectif Yodel : « Chaque soir, il faut choisir l’évènement que l’on va privilégier » . Après L’Éléphant et Le Carrousel des Mondes marins, place à l’Arbre aux Hérons, dans le quartier Chantenay, en 2022. Et la Butte Sainte-Anne accueillera bientôt une autre oeuvre pérenne de l’artiste japonais Tadashi Kawamata, un nid de bois pour mieux se lover et contempler l’île de Nantes à ses pieds. Cette effervescence culturelle attire les talents ; une gastronomie inventive avec La Raffinerie, l’U. Ni, Pickles ou Lulu Rouget pour ne citer qu’eux, de nouvelles boutiques d’art de vivre qui font la part belle aux créateurs et savoir-faire locaux. Nombreux sont les graphistes, illustrateurs, designers textiles ou web, ayant fait leurs premières armes à Paris mais qui arrivent, le coeur à l’Ouest, dans « la ville la plus dynamique près de la mer » .