ASSIETTES À CROQUER

L’univers décalé et amusant de deux créatrices qui font twister la vaisselle de famille.

UNE JEUNE FEMME QUI REMET LE COL DE SA VESTE, UNE PETITE PAIRE DE SALOMÉS QU’ON IMAGINE SCINTILLANTES, DES JAMBES QUI SKATENT... MAIS SUR DES ASSIETTES DE PORCELAINE VINTAGE AU LISERÉ DORÉ OU AU JOLI RELIEF. C’EST TOUT LE PARI POÉTIQUE ET DÉCALÉ DU CHARMANT DUO POMMETTES, QUI TWISTE NOTRE VAISSELLE DE FAMILLE.

Elle chine depuis toujours. Des meubles qu’elle patine à l’ancienne, esprit campagne, des objets des années 1950, qu’elle collectionne. « Chez moi, à part ma télévision, il n’y a rien de neuf ! Lorsque j’étais étudiante déjà, je passais mon temps chez Emmaüs » , raconte Delphine Porterie-Leroux. Une passion qui remonte à loin puisque, petitefille, elle se plaint auprès de ses grands- mères de ne pouvoir toucher à leur belle vaisselle… qu’elles ne sortent jamais pour ne pas la casser. « Lorsque j’en ai hérité, la vaisselle de leur trousseau de mariage était en parfait état, depuis toujours lavée à la main, pas une rayure. Je me suis rendu compte que je possédais près d’une centaine d’assiettes dans mon buffet », explique-t-elle. On offre alors à un de ses amis un portrait de famille signé d’une illustratrice locale, Alice Dufay. « J’ai adoré son style, un trait fin et délicat, grâce auquel on reconnaît immédiatement la personne bien qu’elle ne dessine ni la bouche, ni le nez, ni les yeux. Elle a réalisé le portrait de mes filles. Nous ne nous sommes plus quittées ! » Comme ce sont toutes les deux des brunettes aux pommettes saillantes, elles se baptisent les Pommettes. Et imaginent de conjuguer leur passion de la chine et du dessin contemporain. Plusieurs mois de recherche sont nécessaires pour trouver la technique ad hoc, la chromolithographie, que pratique un petit atelier dans le Sud-Ouest. Pendant la cuisson au four, le dessin « s’incruste » durablement dans la porcelaine et peut après résister aux à-coups du lave-vaisselle. « Nos plats, qui ont parfois cinquante ou cent ans, doivent vraiment être dans un état impeccable pour recevoir ces dessins et les restituer dans toute leur finesse. » Leur inspiration est diablement féminine avec une première série, « Pommettes met les pieds dans le plat », qui invite des gambettes de tout style à se promener sur les assiettes de grand-mère. « Qu’est-ce que vous voulez ? On est des filles, on adore les chaussures », plaisante Delphine. Depuis, elles explorent une galerie de personnages très décalés. Bravo les Pommettes !

1. 4. 2. 3. 1. Assiette « Kim ». 2. Delphine Porterie-Leroux et Alice Dufay, les créatrices de Pommettes, dessinées par Alice. 3. Assiettes « Little Boy ». 4. « Zoé » (aux genoux écorchés), inspirée par la fille de Delphine. Tout le charme du duo Pommettes – l’une, passionnée de chine, et l’autre, illustratrice –, qui conjugue un trait frais et contemporain à de la belle vaisselle ancienne, en parfait état, pour une poésie de la table et du quotidien renouvelée !