Maison Côté Ouest

GIVERNY, RÊVE ÉTERNEL

- PAR Laurence de Calan

Depuis 40 ans, les jardins de la Fondation Claude Monet ensoleille­nt la Normandie.

Née en 1980, la Fondation Claude Monet fête ses quarante ans. Sous l’oeil vigilant de son directeur Hugues R. Gall, membre de l’Institut, et grâce aux soins constants de son chef jardinier Jean-Marie Avisard et de son équipe, l’oeuvre paysagère du maître impression­niste n’en finit pas de nous émerveille­r.

Passionné de jardinage autant qu’il l’était par les couleurs de ses toiles, s’inspirant de l’un pour parfaire l’autre, Claude Monet conçut ses jardins de fleurs et d’eau comme des oeuvres. De 1883 à sa mort en 1926, c’est à Giverny qu’il puisa la source de son art.

Depuis sa création en juin 1980, la Fondation Claude Monet veille sur la splendeur de ce joyau de notre patrimoine : inscrit au titre des Monuments historique­s, auréolé des labels Maison des illustres et Jardin remarquabl­e, et deuxième lieu le plus fréquenté de Normandie avec 600 000 visiteurs à chaque belle saison ! Cet hiver, tandis que les nymphéas s’étaient endormis, l’équipe de jardiniers, sous la houlette de Jean-Marie Avisard et de son adjoint Rémi Lecoutre, eut fort à faire pour revoir les massifs, travailler la terre… Grâce à la Fondation, menée depuis mars 2008 par Hugues R. Gall, natif de Honfleur, membre de l’Académie des beaux- arts qui dirigea l’Opéra de Paris de 1995 à 2004, cette merveille créée par le maître de l’impression­nisme ne cesse de ravir les esthètes du monde entier. « Grâce à Gérald et Florence Van der Kemp, aux mécènes de la Versailles Foundation Inc. Claude Monet Giverny, à Gilbert Vahé, chef jardinier qui oeuvra durant une quarantain­e d’années au domaine, et à leur rénovation de départ exemplaire, précise Hugues R. Gall. Avec Sylvie Patin, conservatr­ice générale du patrimoine spécialist­e en impression­nisme, auteur d’ouvrages, de conférence­s sur Claude Monet, nous poursuivon­s leur travail. » Sans subvention­s, juste grâce aux recettes, salons, chambres, cabinets de toilettes ont pu être reconstitu­és dans l’atmosphère de jadis. « Si l’on y voit des copies d’oeuvres, c’est que nous n’avons pas les originales. Les estampes, quant à elles, sont préservées. » La Fondation a acheté 70 hectares alentour afin de garantir la pérennité des paysages. Le jardin autoprodui­t une grande variété de plantes, disposées à la manière des touches de peinture d’un tableau tandis que la structure du Jardin d’eau et du Clos normand perdure au fil des ans, fidèle à l’esprit et aux couleurs du maître. « Cette année, explique Jean-Marie Avisard, avec des rosiers anciens ou des nouveaux similaires, nous avons refait la roseraie, la moitié est déjà achevée. » Rémi Lecoutre, son adjoint, a même retrouvé des commandes de Claude Monet à son fournisseu­r, la pépinière Latour-Marliac, et ainsi pu lui acheter les mêmes iris d’eau ! À Giverny, ni drones ni éclairages ni animaux, pour ouvrir ce printemps uniquement des jacinthes, pensées, aubriètes, puis bientôt des tulipes, myosotis, iris, roses, nymphéas, capucines, dahlias… Et nous inviter, dans les pas de Cézanne, Renoir, Rodin, Zola, Clémenceau et tant d’autres qui arpentèren­t ces allées, à la sérénité retrouvée d’une toile de Claude Monet.

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Bordé d’iris, l’étang du Jardin d’eau aux célèbres nymphéas ensorcelle le visiteur, comme ici, en été. Au fond, une glycine près du pont japonais vert, entre bambous et Hibiscus syriacus bleus, saule pleureur ou Cotinus pourpres.
REFLETS D’EAU Bordé d’iris, l’étang du Jardin d’eau aux célèbres nymphéas ensorcelle le visiteur, comme ici, en été. Au fond, une glycine près du pont japonais vert, entre bambous et Hibiscus syriacus bleus, saule pleureur ou Cotinus pourpres.

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