Maison Côté Ouest

CHAUMONT L’INTEMPOREL

- PAR Laurence de Calan

Le château accueille la 28e édition du Festival internatio­nal des jardins et d’art contempora­in.

Riche de son histoire, le château Renaissanc­e dominant la Loire, où vécut Catherine de Médicis, acquis en 2007 par la Région Centre, sait vivre avec son temps. Pour cette 28e édition du Festival internatio­nal des jardins et d’art contempora­in, il mêle passé et modernité avec audace et poésie.

Disparue le 29 mars, Agnès Varda n’aura pas eu le temps d’inaugurer la saison artistique du domaine dont elle aimait tant la poésie. Elle y laisse deux merveilleu­ses installati­ons,

« La Serre du bonheur » et « L’Arbre de Nini », ainsi que l’exposition de photos « À deux mains ». Du haut de son promontoir­e dominant la Loire, sur un site classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, le Domaine de Chaumont mène une triple vie, unique en son genre. Garant d’un patrimoine Renaissanc­e d’exception, dès les beaux jours il se métamorpho­se en vitrine de jardins extraordin­aires imaginés par les paysagiste­s du monde entier, mais aussi d’oeuvres contempora­ines de tous horizons, dont certaines s’installent ici pour ne plus repartir. Acquis par la Région Centre en 2007, le Domaine de Chaumont, élu Centre d’arts et de nature, offre aux visiteurs la splendeur de ses appartemen­ts historique­s (la chambre du Roi ; celle de Catherine de Médicis qui y vécut de 1550 à 1560 ; les salles du Conseil, des Gardes...) ainsi que ceux de ses derniers propriétai­res privés, le prince et la princesse Henri-Amédée de Broglie. La visite dévoile une cinquantai­ne d’oeuvres d’art, portraits, tapisserie­s, sculptures, objets décoratifs, dont une vingtaine de bas-reliefs ou plats votifs inédits qui demeurent dans ses réserves depuis 1938. Cette année, restaurés pour la première fois, un coffre et un panneau de coffre, classés au titre des Monuments historique­s en 1946, surgiront du passé. Directrice du Domaine depuis plus de dix ans, Chantal Colleu-Dumond publie un ouvrage complet sur l’histoire du Domaine et son lien particulie­r avec l’art Chaumont-sur-Loire. Art et jardins dans un joyau de la Renaissanc­e (Flammarion. Photos d’Éric Sander). Un guide idéal pour suivre cette 28e édition du Festival des Jardins sur laquelle plane l’ombre bienveilla­nte de la réalisatri­ce Agnès Varda, récemment disparue, dont l’ultime travail fut pour ce lieu qui lui était cher. Chacun est libre de déambuler parmi des jardins surprenant­s, poétiques, ponctués d’oeuvres contempora­ines, sur le thème « Jardins de Paradis ». À l’instar de l’artiste chinois Gao Xingjian, prix Nobel de littératur­e en 2000, qui expose ses peintures à l’encre de Chine, artistes et paysagiste­s éveillent les conscience­s, disent l’urgence d’inventer un monde différent, moins sujet à la marchandis­ation et plus écologique. Ressentir cet élan universel dans l’eau d’une fontaine, le parfum d’une fleur, à l’ombre d’un arbre comme dans l’audace d’une oeuvre d’art, faire se rencontrer la Renaissanc­e d’hier et le renouveau de demain, c’est l’invitation du Domaine de Chaumont dans son cadre enchanteur durant son festival. Jusqu’au 3 novembre, domaine-chaumont.fr

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 ??  ?? TRAVERSER LE TEMPS
PAGE DE GAUCHE Joyau de la vallée de la Loire, jadis propriété de la famille d’Amboise, de Catherine de Médicis et de Diane de Poitiers, le château de Chaumont accueille paysagiste­s et artistes contempora­ins du monde entier.
PAGE DE DROITE Pour ce 28e festival, une installati­on en bois de Vincent Mauger, baptisée Géométrie discursive.
TRAVERSER LE TEMPS PAGE DE GAUCHE Joyau de la vallée de la Loire, jadis propriété de la famille d’Amboise, de Catherine de Médicis et de Diane de Poitiers, le château de Chaumont accueille paysagiste­s et artistes contempora­ins du monde entier. PAGE DE DROITE Pour ce 28e festival, une installati­on en bois de Vincent Mauger, baptisée Géométrie discursive.
 ??  ?? MÉANDRES ET MERVEILLES
PAGE DE GAUCHE Majestueux, l’escalier d’honneur du château de Chaumont, aux feuillages Renaissanc­e et arabesques de style italien.
PAGE DE DROITE
1. Le grand salon privé, aux murs tendus de soie jaune à motifs floraux et au mobilier Napoléon III. 2. L’éléphante Miss Pundji dans la cour d’honneur du château avec l’excentriqu­e princesse Henri-Amédée de Broglie et le baron de Cassin.
3. Les Racines de la Loire, installati­on pérenne de l’artiste russe écologique Nikolay Polisky, monumental­e sculpture végétale recouverte de centaines de ceps de vigne (2014).
MÉANDRES ET MERVEILLES PAGE DE GAUCHE Majestueux, l’escalier d’honneur du château de Chaumont, aux feuillages Renaissanc­e et arabesques de style italien. PAGE DE DROITE 1. Le grand salon privé, aux murs tendus de soie jaune à motifs floraux et au mobilier Napoléon III. 2. L’éléphante Miss Pundji dans la cour d’honneur du château avec l’excentriqu­e princesse Henri-Amédée de Broglie et le baron de Cassin. 3. Les Racines de la Loire, installati­on pérenne de l’artiste russe écologique Nikolay Polisky, monumental­e sculpture végétale recouverte de centaines de ceps de vigne (2014).
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1. 2. 3.
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 ??  ?? 1. 2. MATIÈRES INSPIRÉES
PAGE DE GAUCHE L’Arbre aux Échelles, installati­on réalisée en 2009 pour le Domaine de Chaumont par le photograph­e sculpteur François Méchain, disparu récemment. PAGE DE DROITE 1. Une constructi­on végétale du land artist américain Patrick Dougherty, réalisée en branchages souples trouvés sur place (2012).
2. L’OEil de l’Oubli, oeuvre d’Anne et Patrick Poirier, installée en 2010 dans le parc de Chaumont.
1. 2. MATIÈRES INSPIRÉES PAGE DE GAUCHE L’Arbre aux Échelles, installati­on réalisée en 2009 pour le Domaine de Chaumont par le photograph­e sculpteur François Méchain, disparu récemment. PAGE DE DROITE 1. Une constructi­on végétale du land artist américain Patrick Dougherty, réalisée en branchages souples trouvés sur place (2012). 2. L’OEil de l’Oubli, oeuvre d’Anne et Patrick Poirier, installée en 2010 dans le parc de Chaumont.
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1. 2. 3.
 ??  ?? RÊVER POUR CRÉER
PAGE DE GAUCHE 1. Les Pierres et le Printemps, jardin suspendu féerique des Suisses Gerda Steiner et Jörg Lenzlinger (2015).
2. La Brésilienn­e Janaina Mello Landini a tissé cette oeuvre de fils et de cordes, nommée Ciclotrama, pour le Festival 2019. 3. Le sculpteur Stéphane Guiran, au Domaine en 2017, devant sa création poétique.
PAGE DE DROITE
Le Nid des Murmures, de Stéphane Guiran installati­on de 5 000 quartz blancs de l’Atlas marocain, que des voix d’enfants accompagne­nt tel un songe dans le souffle du vent (2017).
RÊVER POUR CRÉER PAGE DE GAUCHE 1. Les Pierres et le Printemps, jardin suspendu féerique des Suisses Gerda Steiner et Jörg Lenzlinger (2015). 2. La Brésilienn­e Janaina Mello Landini a tissé cette oeuvre de fils et de cordes, nommée Ciclotrama, pour le Festival 2019. 3. Le sculpteur Stéphane Guiran, au Domaine en 2017, devant sa création poétique. PAGE DE DROITE Le Nid des Murmures, de Stéphane Guiran installati­on de 5 000 quartz blancs de l’Atlas marocain, que des voix d’enfants accompagne­nt tel un songe dans le souffle du vent (2017).
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1. 2.
 ??  ?? LUMIÈRES AU COEUR
PAGE DE GAUCHE 1. Pour élaborer
La Serre du Bonheur, sa « cabane de cinéma », Agnès Varda utilisa la pellicule 35 mm de son film
Le Bonheur (1964).
2. «À deux mains», c’est le thème de l’exposition de photos, préparée avec amour par la réalisatri­ce pour le Festival de Chaumont 2019.
PAGE DE DROITE Au Premier Matin ?, sphère illuminée de milliers de fleurs d’or, une installati­on pérenne de Klaus Pinter (2013).
LUMIÈRES AU COEUR PAGE DE GAUCHE 1. Pour élaborer La Serre du Bonheur, sa « cabane de cinéma », Agnès Varda utilisa la pellicule 35 mm de son film Le Bonheur (1964). 2. «À deux mains», c’est le thème de l’exposition de photos, préparée avec amour par la réalisatri­ce pour le Festival de Chaumont 2019. PAGE DE DROITE Au Premier Matin ?, sphère illuminée de milliers de fleurs d’or, une installati­on pérenne de Klaus Pinter (2013).

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