PÊCHE MIRACULEUSE
L’artiste-Diane Loranchet peint sur des morceaux de bois issus de coques de bateau.
SES MÉROUS, SARDINES ET MAQUEREAUX FRAYENT SUR DES MORCEAUX D’ÉPAVES, PROVENANT DE COQUES DE BATEAUX À L’ABANDON, DES CARTES MARINES, DU BOIS FLOTTÉ… LA PEINTRE DIANE LORANCHET, QUI VIT À BELLE- ÎLE- EN- MER, REND HOMMAGE DANS SA BOUTIQUE- ATELIER DE QUIBERON AUX HABITANTS DE NOS MERS. « Pourquoi est-ce que je peins des poissons ? Peut-être parce que je viens d’une famille de marins, avec un grand-père explorateur et cartographe des terres australes, dont les îles Kerguelen, un père dans la marine marchande. Je suis naturellement amoureuse de la mer, de la plongée, du silence. » Si Diane Loranchet a appris son art en autodidacte, elle s’est beaucoup documentée : « J’ai fait de la biologie marine pour tout connaître des poissons, j’ai interrogé mon père... » C’est la rencontre d’une épave, celle du Penfret, un caseyeur réformé de seize tonnes construit en 1973, voué à la destruction et récupéré au chantier des Ormeaux à Lorient, qui a produit le déclic. Elle a peint son joli fretin sur son bois, en gardant les couleurs et accidents d’origine, d’où ces planches d’un beau bleu lagon ou vert tendre, de la couleur de la coque originale. « Lorsque je dessine sur des cartes de marine anciennes, on y retrouve le quotidien des navigateurs, traces de café, whisky… J’adore recevoir des cartes restées pendant longtemps dans les familles, on y lit toute leur vie. » Elle s’oblige à peindre les poissons locaux, propres à chaque baie, chaque golfe cartographié qu’elle transforme parfois de son trait délicat, naturaliste et poétique, en un crustacé ou des coquillages. La différence d’échelle entre la carte et les gros maquereaux crée ce décalage contemporain. « Une seule fois on m’a demandé des poissons volants pour le golfe du Morbihan » , s’amuse-t-elle. Chez des particuliers, elle s’amuse à peindre des sardines sur le parquet... que l’on aperçoit sur le couvre-lit, une table de cuisine, nageant en banc sur une crédence de cuisine. On craque pour ses bottes de pluie, vareuses et marinières ornées de poissons scintillants. On retrouve ses oeuvres dans les bonnes adresses de la côte – le restaurant Le Petit Chantier à La Trinité-sur-Mer, Les Huîtres d’Evariste à Locmariaquer. Elle participera également, du 26 juillet au 16 août, avec ses acryliques sur cartes marines, à l’exposition
« Il était une fois la banquise » à la galerie Carnet de Voyages de
Quiberon, pour laquelle elle présentera des ours polaires et des morses.