« C’est le plus beau terrain de jeu nautique au monde », disent les plaisanciers avertis qui ont usé leur fond de culotte cirée dans la base des Glénans voisine. Du célèbre port, cap sur les îles de Belle-Île-en-Mer, Houat et Hoëdic ! « Pas de marée, on peut sortir tout le temps, explique Vincent de la société de location de bateaux CFC, et en cas de mauvais temps, on se rabat sur le golfe du Morbihan. » Les champions Thomas Coville, Armel Tripon ou Erwan Le Roux, qui viennent de s’illustrer dans la dernière Route du Rhum, peuvent affronter tous les océans de la planète, ils reviennent toujours à La Trinité pour s’entraîner l’hiver, comme pour apprécier la vie de village toute l’année ou les bonnes assiettes du Chantier ! C’est ici qu’Éric Tabarly, qui vivait à Bénodet, a fait construire plusieurs de ses bateaux. Avec les courses la Spi Ouest-France qui démarre la saison, l’ArMen Race Uship, le Tour de Belle-Île ou les Voiles classiques, « pas un week-end ne passe sans course de voile, explique Antoine Croyère, le président de la Société nautique de la Trinité-sur-Mer. La Spi Ouest-France, c’est 400 bateaux pendant quatre jours, la première régate de France ! » Les cours de sport des enfants ont toujours lieu sur l’eau et « lorsqu’ils quittent l’école, ils retrouvent avec plaisir leur canne à pêche adossée au Bar Tab’ », raconte Thomas Coville, qui a fait du bar L’Étage son QG pendant que ses enfants suivent leurs leçons de voile. Pas étonnant qu’on y trouve un chantier naval historique, JPS Production, qui a mis au point la série des voiliers Mach 40, et à Carnac l’Atelier de la Mer, qui peint les voiles des bateaux de course. Mais La Trinité, c’est aussi l’art de vivre. Derrière le pont, la rivière du Crac’h, paisible, dévoile ses nombreux ostréiculteurs. Derrière la plage de Kervillen, désormais la saline revit avec le paludier Damien Phélip. On découvre le Petit Hôtel des Hortensias et sa terrasse dominant le port, fief historique des équipages en goguette ; le Lodge Kerisper, bijou de bois blanchi avec sa belle piscine extérieure ; et la Villa Bel Ange, à Saint-Philibert, dotée d’une vue sur l’estuaire des plus romanesques, que n’aurait pas renié le peintre Henri Rivière. À partir de mi-juin, on flâne dans les ruelles, entre les images XXL du festival Escales Photos, tout en recherchant les amoureuses de l’artiste Erika Raio, qui se dessinent sur les maisons de granit…