Maison Côté Ouest

TRÉSORS GRAPHIQUES

LES DESSINS D’ARTISTES DU GROUPE DE PONT- AVEN COMME PAUL GAUGUIN, ÉMILE BERNARD OU PAUL SÉRUSIER FURENT AUSSI IMPORTANTS QUE LEUR CRÉATION PICTURALE. PLUS DE 1 200 OEUVRES GRAPHIQUES SONT CONSERVÉES PAR LE MUSÉE DE LA VILLE. IL EN DÉVOILE UNE CENTAINE PO

- PAR Laurence de Calan

« Il faut dessiner et dessiner beaucoup... » répétait à Paul Gauguin son maître Camille Pissarro. Sur papier, dessins, estampes, aquarelles, une phase essentiell­e du travail créatif autant que le récit de l’intime instinctif. « Ses lettres et ses secrets », disait Gauguin de ses lignes. À la fin du XIXe siècle, le dessin devient un art en soi et les membres de l’école de Pont-Aven, très attachés à la nature et au paysage en réaction à l’urbanisati­on de l’époque, croquent, à l’aide de techniques diverses, champs, arbres, forêts selon leur ressenti. Lignes serpentine­s, arabesques s’entremêlen­t pour élaborer des branchages graphiques. S’établit ainsi un répertoire de formes, repris plus tard en peinture. Riche d’une importante collection de dessins et graphismes, le musée de Pont-Aven, sous le commissari­at de Sophie Kervran, sa directrice et conservatr­ice, en a sélectionn­é une centaine, dévoilés en trois saisons : « Paysage médité » au printemps, « Au café Volpini » en été et « Gauguin et Bernard dessinateu­rs, du dessin à l’oeuvre » à l’automne. Rejoints également par des prêts du musée d’Orsay, de collection­neurs privés et des musées de Bretagne. Au premier accrochage, accessible dès la réouvertur­e du musée, l’on découvrira des raretés telles une Étude pour Madeleine au Bois d’Amour à l’encre brune sur papier d’Émile Bernard, une Étude du rocher au crayon de Paul Sérusier, une eau-forte de Maxime Maufra La Vague ou encore une gouache sur carton de Charles Filiger, Paysage rocheux, Le Pouldu. Autant de « paysages médités » en quête de sens dans une communion avec la nature. Le second volet révélera l’exposition du groupe qui eut lieu au café Volpini en marge de l’Exposition universell­e de 1889 avec des zincograph­ies (lithograph­ies sur zinc) sur papier jaune de Paul Gauguin et Émile Bernard, des eaux-fortes empreintes de modernité d’Armand Seguin ou Roderic O’Conor. Et le troisième suivra le chemin du dessin à l’oeuvre de Paul Gauguin et Émile Bernard. Chaque variation jouera à sa manière son ode au trait maîtrisé.

 ??  ?? Paysage de Pont-Aven aux peupliers, vers 1888, 34 x 43 cm, musée de Pont-Aven. Cette aquarelle sur traits de crayon du peintre et graveur Émile Bernard (1868-1941), associé à l’école de Pont-Aven et ami de Vincent Van Gogh, Paul Gauguin ou Paul Cézanne, est l’une des oeuvres de « Variation printanièr­e : paysage médité », première des trois parties de l’exposition « École de Pont-Aven. Variations sur la ligne » qui présente la collection d’arts graphiques du musée tout au long de l’année 2021.
Paysage de Pont-Aven aux peupliers, vers 1888, 34 x 43 cm, musée de Pont-Aven. Cette aquarelle sur traits de crayon du peintre et graveur Émile Bernard (1868-1941), associé à l’école de Pont-Aven et ami de Vincent Van Gogh, Paul Gauguin ou Paul Cézanne, est l’une des oeuvres de « Variation printanièr­e : paysage médité », première des trois parties de l’exposition « École de Pont-Aven. Variations sur la ligne » qui présente la collection d’arts graphiques du musée tout au long de l’année 2021.

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