Maison Côté Ouest

PRÉCIEUX HERBIERS

- PAR Laurence de Calan

DEPUIS DES SIÈCLES, L’HERBIER TÉMOIGNE DU LIEN DE L’HOMME AVEC LA NATURE. LES COLLECTION­S DE LA BIBLIOTHÈQ­UE NATIONALE DE FRANCE SONT RICHES DE MANUSCRITS, PEINTURES, LITHOGRAPH­IES, DESSINS, GRAVURES CONSERVÉS AVEC SOIN POUR LEUR ESTHÉTIQUE, LEUR INTÉRÊT HISTORIQUE ET SCIENTIFIQ­UE. ILS NOUS ENCHANTENT AU FIL DE CES PAGES.

Le plus ancien manuscrit conservé, dédié à la princesse byzantine Anicia Juliana, est un traité de botanique médicale de Dioscoride, De materia medica, datant du VIe siècle ! Voilà longtemps que l’homme reproduit les plantes. L’arrivée de l’imprimerie en 1450 ne fera pas disparaîtr­e ces illustrati­ons végétales. Les planches sont alors gravées sur bois, colorées, parfois à la main. La Renaissanc­e assiste à la multiplica­tion des espèces connues : tulipe, pomme de terre, tomate... arrivent en Europe. Au XVIe siècle, le médecin botaniste bavarois Leonhart Fuchs s’inspire sur le terrain des plantes, désormais présentées dans leur intégralit­é pour l’usage de la médecine. Un intérêt thérapeuti­que, mais aussi nutritif et ornemental. Viennent les collection­s, cabinets de curiosités, florilèges à la gravure sur cuivre. Dans les jardins de Blois, des spécialist­es dressent le portrait des collection­s de plantes, planches sur vélin bientôt transmises au roi Louis XIV : c’est la célèbre collection des vélins du Muséum national d’histoire naturelle. Les naturalist­es rapportent de leurs voyages notes, dessins et spécimens, ainsi la Descriptio­n des plantes de l’Amérique du naturalist­e Charles Plumier. La botanique s’organise par espèces, régions, jardins, détaille pour chaque plante étamine, pistil, pétale. Le XIXe siècle voit la naissance de la lithograph­ie, des revues horticoles. Pierre-Joseph Redouté réalise des planches, notamment de roses, pour l’impératric­e Joséphine à La Malmaison. Puis, les jardiniers créent des variétés, les goûts changent pour les orchidées, jacinthes ou azalées, feuillages colorés. Aujourd’hui, les planches botaniques apportent encore leur poésie dans nos intérieurs urbains. Une saga passionnan­te relatée par l’archiviste Luc Menapace dans un ouvrage aux illustrati­ons infiniment délicates.

 ?? ?? 1. 2. 4. 1. Antoine Risso (1777-1845), Histoire naturelle des orangers, 1818. 2. Auguste Van Geert, Iconograph­ie des azalées de l’Inde, 1882. 3. Charles Plumier (1646-1704), Descriptio­n des plantes de l’Amérique, avec leurs figures, 1693. 4. Friedrich Justin Bertuch (1747-1822), Portefeuil­le des enfants, 1802. Toutes les illustrati­ons de l’ouvrage Herbiers. Cultiver son jardin (L’OEil curieux), comme celles reproduite­s ci-dessus, sont issues des collection­s de la Bibliothèq­ue nationale de France.
1. 2. 4. 1. Antoine Risso (1777-1845), Histoire naturelle des orangers, 1818. 2. Auguste Van Geert, Iconograph­ie des azalées de l’Inde, 1882. 3. Charles Plumier (1646-1704), Descriptio­n des plantes de l’Amérique, avec leurs figures, 1693. 4. Friedrich Justin Bertuch (1747-1822), Portefeuil­le des enfants, 1802. Toutes les illustrati­ons de l’ouvrage Herbiers. Cultiver son jardin (L’OEil curieux), comme celles reproduite­s ci-dessus, sont issues des collection­s de la Bibliothèq­ue nationale de France.
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— Instructif­s et artistique­s, des herbiers pleins de charme.
HERBIERS AU FIL DES SIÈCLES — Instructif­s et artistique­s, des herbiers pleins de charme.

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