UN OEIL NOUVEAU
POUR SA 13E ÉDITION, PLANCHES CONTACT, LE FESTIVAL NORMAND DE PHOTOGRAPHIE CRÉÉ EN 2010, AUJOURD’HUI L’UN DES PLUS IMPORTANTS DU GENRE, CULTIVE SA FIBRE INTERNATIONALE ET LA DIVERSITÉ RENOUVELÉE DE SES SUJETS. SOUS LA DIRECTION ARTISTIQUE DE LAURA SERANI, CE NOUVEAU CRU S’ANNONCE FORT EN SURPRISES ET AUDACES DE L’OBJECTIF.
Le fil conducteur reste le même, « la multiplicité des langages photographiques et des sujets traités, la variété des regards », annonce la directrice artistique du festival. Photographie, mais aussi vidéo, architecture, édition, dessin, musique ; auteurs français, mais aussi d’Italie, du Sénégal, de Malaisie, du Maroc, de Roumanie, d’Angleterre ; et puis, première en France et clin d’oeil au cinéma américain cher à Deauville, une invitée d’honneur que l’on connaît mieux pour son jeu d’actrice que pour son talent photographique, la comédienne Jessica Lange dont le Leica a su capter, au cours de ses voyages, des scènes d’humanité maintes fois primées et exposées. Conviés également cette année, l’observateur engagé Raymond Depardon et ses très grands formats en couleurs réalisés à la chambre, hors saison, le long du littoral, ou bien la portraitiste avant-gardiste Bettina Rheims et ses enchevêtrements ébouriffants de stars des années 1990, et les illusions d’optique du plasticien Georges Rousse inspirées par l’ancien Deauville Yacht Club. Sans oublier l’« Outside-In », de The Anonymous Project, soit une collection unique de diapositives amateur du xxe siècle, véritable mémoire collective. Même éclectisme chez les artistes en résidence et leur vision du territoire normand, parfois plus sociale avec la fondation photo4food, ainsi que chez les jeunes talents émergents et leur oeil porté sur la pêche, la nuit, les amours perdues… « Le festival est une pause de réflexion sur nos sociétés, un espace où abandonner préjugés et habitudes, en toute liberté », rappelle Laura Serani, qui a imaginé des scénographies inédites avec Jean-Charles Remicourt-Marie. Ainsi l’événement transforme-t-il la cité normande en vaste galerie extérieure et intérieure, de la plage jusqu’aux Franciscaines, du Point de Vue aux Petit et Grand Bains, de l’embarcadère à la Chatonnière. Des prix très attendus, remis par un jury que préside la photographe réalisatrice Sarah Moon, le concours de la 25e heure Longines ouvert à tous durant la nuit du 29 au 30 octobre, c’est tout Deauville qui s’ouvre, une fois encore, à cette déferlante artistique.