Maison Côté Ouest

QUATRE VISIONS

- PAR Laurence de Calan CHAUMONTPH­OTO- SUR- LOIRE — Du 19 novembre 2022 au 26 février 2023, domaine de Chaumont. domaine-chaumont.fr

DANS LE CADRE D’EXCEPTION DU DOMAINE, ENGAGÉ POUR LA BEAUTÉ ET LE RESPECT ENVERS LA NATURE, CHAUMONT- PHOTOSUR- LOIRE, 5E ÉDITION, INVITE QUATRE PHOTOGRAPH­ES DONT LES OEUVRES QUASI PICTURALES, DU DÉTAIL AUX PLANS LARGES, RAVISSENT L’ OEIL. UNE PARTITION EN QUATRE STYLES SUR L’INOUÏE PRÉCIOSITÉ DE NOTRE ENVIRONNEM­ENT.

Si l’amour de la nature les rassemble, chacun exprime avec force sa propre volonté photograph­ique. L’Anglais Michael Kenna travaille « sur le motif », à la façon des impression­nistes, en petit format et noir et blanc. Ses « Arbres », saules, chênes, pins aux graphismes complexes et dégradés nacrés, à l’aube, au crépuscule, dans la brume, la neige, le vent que l’on devine, semblent raconter une histoire. « J’aime les connaître intimement, les retrouver », confie ce voyageur, adepte des longs temps de pose, jusqu’à dix heures, qui réalise lui-même ses tirages argentique­s. Denis Brihat habite Bonnieux, en Provence, où il connut Doisneau, Picasso, Fernand Léger et enseigna. Il milite depuis toujours pour la reconnaiss­ance de la photograph­ie comme art à part entière. Tulipes, lichens, aulx, aiguilles de cèdres, fleurs de carottes sauvages, ses images sont construite­s avec rigueur, tirées en noir et blanc, virées avec métaux et pigments. Le végétal semble y prendre vie dans une quête philosophi­que autant qu’esthétique. Six mois par an, huit heures par jour, Éric Bourret accomplit ses marches photograph­iques, en France ou par les forêts primaires de Chine, de Finlande. « Je suis constitué de paysages que je traverse et qui me traversent… En marchant, je vois avec le corps autant qu’avec les yeux… » Ses grands formats sont des débordemen­ts poétiques emplis de la puissance créatrice de la nature arpentée. Flore, la Franco-Espagnole, dont les grands-parents connurent l’Indochine de Marguerite Duras, voyage dans le temps, entre imaginaire et réalité, pour retrouver ce qui avait fasciné l’écrivaine et qui demeure. Au polaroïd ou à l’argentique, elle poursuit sa mythologie personnell­e en noir et blanc, teinté au thé et ciré. Son livre L’odeur de la nuit était celle du jasmin reçut le Prix Nadar 2020 et sa série, exposée au palais de l’Institut, le Prix de Photograph­ie Marc Ladreit de

Lacharrièr­e, en partenaria­t avec l’Académie des beaux-arts. On ne saurait mieux dire que Chantal Colleu-Dumond, commissair­e de l’événement : « Entre ces quatre univers, il y a le temps et le silence, deux ingrédient­s photograph­iques qui offrent aux beautés de la nature la possibilit­é de se laisser contempler. »

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1. Stone Pine Tunnel, Pineto, Abruzzo, Italy, 2016, détail. Photograph­ie extraite de la série « Arbres », de Michael Kenna, adepte des longs temps de pose. 2. Coupe d’artichaut,
1963. Photograph­ie de Denis Brihat, en noir et blanc, à l’intensité renforcée par des métaux et pigments. 3. Arbos, photograph­ie d’Éric Bourret, issue de ses marches dans la nature. 4. Sans titre, détail d’une photograph­ie de Flore pour l’exposition « L’odeur de la nuit était celle du jasmin », dont le livre qui en a été tiré a reçu le Prix Nadar 2020.
1. 2. 3. 4. 1. Stone Pine Tunnel, Pineto, Abruzzo, Italy, 2016, détail. Photograph­ie extraite de la série « Arbres », de Michael Kenna, adepte des longs temps de pose. 2. Coupe d’artichaut, 1963. Photograph­ie de Denis Brihat, en noir et blanc, à l’intensité renforcée par des métaux et pigments. 3. Arbos, photograph­ie d’Éric Bourret, issue de ses marches dans la nature. 4. Sans titre, détail d’une photograph­ie de Flore pour l’exposition « L’odeur de la nuit était celle du jasmin », dont le livre qui en a été tiré a reçu le Prix Nadar 2020.

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