LA NOUVELLE SEINE
Sur les quais de la Seine, un ambitieux projet d’aménagement a vu le jour qui vise à transformer cet ensemble de terrains industrialo-portuaires en nouveau quartier. Dans cette architecture de hangars reconvertis, très contemporaine, se distingue le 108, siège de la Métropole, qui a reçu l’American Architecture Prize 2017, dont la forme rappelle deux navires qui s’entrecroisent et, les façades aux reflets colorés, une palette impressionniste. Le week- end, les quais et les terrasses des restaurants s’animent. À Rouen, l’art est à la fête ! Toutes les collections permanentes des musées sont gratuites, notamment celle du musée des Beaux-Arts, la seconde collection impressionniste de France. Depuis le 30 avril, on peut visiter la Maison sublime, sous le palais de justice, le plus ancien monument juif conservé en Europe, datant du Moyen Âge. Superbement rénové en 2020, l’aître Saint-Maclou, une nécropole créée lors de la grande peste noire de 1348, dévoile ses décors de danses macabres du xvie siècle et héberge de nouvelles adresses tendance. « Début octobre, s’y est délocalisée la première Nuit blanche, avec une réinterprétation en numérique du célèbre triptyque du Jardin des délices de Jérôme Bosch », nous explique Marie-Andrée Malleville, la créatrice de la galerie Telmah, qui organise beaucoup de résidences d’artistes. Quant à La Galerie des Arts du feu, elle dévoile le travail des céramistes Anaïs Dupont et Sabine de Ligny, qui rêverait de travailler avec de la terre trouvée directement dans la nature. Un programme baptisé « Rouen Art & Nature », qui s’échelonne de 2022 à 2026 et vise à végétaliser cette ville très minérale, ainsi que beaucoup de projets artistiques sur la thématique de la Seine, de Giverny au Havre, accompagnent la candidature de Rouen comme capitale européenne de la culture en 2028. Et il ne faut pas oublier le festival Normandie impressionniste en 2024. Que d’événements ! Epoxy, le nouveau concept hybride, entre galerie d’art contemporain et bar faisant également office de salle de stand- up, fait venir des artistes renommés, afin que le public n’ait pas à se rendre dans la capitale. Dans le quartier des antiquaires, près de l’église Saint-Maclou, entre les luthiers, les restaurateurs et les brocanteurs de l’emblématique rue Damiette, immortalisée par Pissarro, flotte un air du Rouen d’avant-guerre, mais pas seulement. Le spectre est large, de la Galerie de l’Astrée, très xviiie, à L’Atelier de Sasha, qui propose design danois et italien, ou à la Galerie Guillaume Fouquet, spécialisée dans les céramiques d’artistes du xxe siècle.