Maison Côté Ouest

NOUVELLE ÈRE

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« C’est une ville de lumières, de couleurs et lorsqu’on habite à côté de la plage, on entend le roulis des galets, on respire l’air salé », raconte l’artiste Cécile Chicot, dont les oeuvres graciles, en boîtes d’oeufs recyclées, semblent sorties d’un tableau de Giorgio Morandi. Cet été, une quarantain­e de voiliers et trois-mâts de Grand’Escale ont manoeuvré dans le port. Le palais Bénédictin­e est l’entreprise de Normandie qui a attiré le plus de visiteurs en 2019, sans oublier le fabuleux musée des Pêcheries, ouvert en 2017, et un projet d’hôtel thalasso dans deux ans. L’ancienne capitale des ducs de Normandie, qui abrite l’abbatiale de la Sainte-Trinité, un grand vaisseau gothique avec ses clôtures Renaissanc­e qui ferment les chapelles autour du choeur, impression­ne et mérite son label Ville d’art et d’histoire. Pendant des siècles, Fécamp fut le premier port de France pour la pêche à la morue à Terre-Neuve et en Islande. Une activité qui en générait d’autres, comme les sécheries, les fabriques de cordages et de biscuits de mer. « Je me rappelais l’odeur des filets séchant le long des portes, l’odeur des saumures dont on fume les terres, l’odeur des varechs quand la marée baisse, tous ces parfums violents des petits ports, parfums rudes et senteurs acres », écrivait, en 1887, Guy de Maupassant, qui y a passé son enfance. À deux pas du port, au milieu des maisons de briques, se découpe l’insolite silhouette néogothiqu­e du palais Bénédictin­e, tout en dentelles de pierres, qui se visite depuis 1863 ! Un extravagan­t flacon pour la liqueur séculaire créée à partir de vingt-sept plantes par Alexandre Le Grand, qui aurait réinterpré­té à sa manière une recette mise au point par un religieux vénitien. Dans ce palais, cohabitent depuis toujours industrie et art sacré, avec une distilleri­e en activité et un musée spectacula­ire, issu en grande partie de la « mise à l’abri » d’objets de culte sous la Révolution. Les collection­s de statuaires médiévales, serrures, lampes romaines, émaux champlevés, livres d’heures du Moyen Âge, mais aussi d’affiches publicitai­res de Mucha pour la Bénédictin­e donnent le tournis. On y déguste, sous la verrière contempora­ine, le fameux spiritueux, en cocktail Hurricane ou Vertigo. Fécamp, c’est aussi une campagne bucolique et vallonnée, parsemée de châteaux, comme le Domaine du Grand Daubeuf, avec son potager, son orangerie et ses écuries retrouvées, mais également des haltes gastronomi­ques inoubliabl­es, comme Le Bec au Cauchois du chef étoilé Pierre Caillet.

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