Zoom Quand la Provence défile…

C’était son rêve… Présenter sa dernière collection, « Les Santons de Provence » sur fond de Méditerranée et se dévoiler sur les terres de Pagnol, son berceau. Coup de coeur et d’éclat sur l’actualité du jeune créateur Simon Porte Jacquemus.

« Marseille, je t’aime », la déclaration fougueuse est signée Simon Porte Jacquemus, ovni de la mode. À 27 ans, il a déjà un « vécu » qui laisse rêveur : seize collections depuis ses débuts en 2009 (Les Parasols de Marseille, La GrandeMotte, l’amour d’un Gitan…), un prix spécial du jury LVMH Prize en 2015, un talent reconnu hors des frontières et surtout, l’envie de rester lui-même. Régulièrement, il saute dans un train et retrouve le Sud, la mer, ses amis, ses quartiers préférés, donne des nouvelles et partage sa vie d’ici, en quelques images sur Instagram. Quelques j ours ou quelques semaines, l e temps de reprendre son souffle et de recharger l’inspiration. Pour repartir plus fort. Invité d’honneur du Festival Openmymed produit par la Maison Méditerranéenne des Métiers de la Mode, cet été phocéen est donc le sien. Marqué d’abord par ce moment de poésie et d’allure, vécu en direct depuis le Mucem, le 14 mai dernier : une collection printemps-été 2017 aux trente-deux silhouettes sorties de nos crèches, dans leurs « costumes » appliqués, inspirés : Arlésienne, Lavandière, Bohémienne, Berger… traversant la longue passerelle au-dessus de l’eau. Libre réinterprétation de la tradition et des techniques de broderie, plissage, jeu de dimensions, références au vestiaire masculin (chemise, veste, pantalon), immenses chapeaux en paille tressée, une fois de plus, la narration est tellement juste. Après, voilà le temps de faire connaissance. En une double exposition, vidéos d’images personnelles au Mucem, « pour que le public rentre dans mon téléphone », archives, sculptures inédites et performances au Mac (Musée d’art contemporain), le personnage a pris forme. Ouvert ses moments d’intimité, dédicacé un ouvrage venu à propos, imaginé avec ses copains photographes, peintres, artistes, pour célébrer Marseille. L’enfant prodigue est reparti, mais son coeur reste avec nous… Expositions « Images », jusqu’au 31 juillet au Mucem ; « Maisons » et « Archives » au Mac, jusqu’au 14 janvier 2018. À suivre sur jacquemus.com