OUVERTURE
Trois acteurs de la beauté venus du Sud, font l’actualité des vitrines parisiennes ! Le Printemps du Goût inaugure deux étages consacrés au terroir français.
Imaginez un concept store pionnier dans son genre, associant sur les Champs-élysées, deux grands noms amoureux des horizons méditerranéens qui, en puisant au meilleur de la nature, s’exportent dans le monde entier… La rencontre entre L’occitane, par l’intermédiaire de son fondateur, Olivier Baussan et Pierre Hermé, pâtissier de toutes les tentations, est à l’origine de cet heureux métissage des sens. Deux histoires parallèles au service d’une aventure commune croisant le goût et l’odorat, associant pauses gourmandes ou détox, cosmétiques raisonnés et soins bienfaisants. À cultiver le goût de l’authenticité, à pousser toujours plus loin les curseurs de la créativité, chacun s’est pris au jeu de ce voyage immobile au pays du karité, de la verveine, de l’amande et de l’immortelle. Après une première collaboration en 2015, autour d’une collection de fragrances éphémères, l’idée a fait son chemin. Comme le résume Adrien Geiger, directeur de L’occitane : « le voisinage avec Pierre Hermé est très stimulant. 86Champs va ainsi proposer des gammes co-créées par les deux maisons
et des collections capsules. » Pour témoigner de ces approches sensorielles, l’architecte d’intérieur Laura Gonzalez a souhaité mélanger les genres. Car dans cette vitrine de l’excellence française qui célèbre l’expérience inédite et la belle alchimie, on croise avec le même soin, styles et matières. Le chêne se marie au marbre, au métal vieilli, à la céramique, au verre soufflé… De la fragilité, de la densité, l’idée rejoint la réalité d’un lieu à prismes multiples et évolutif au fil des saisons: boutique avec conseils sur mesure, ateliers pratiques, desserts minute, distillations à l’alambic, élaborations d’émulsions ou d’eaux florales, orgue à parfums, bar à crèmes… Mille mètres carrés de joyeux bazar alliant plaisir des sens et sens de l’essentiel. L’artisanat s’invente bel et bien une nouvelle destination et nous invite même à la partager…
« Après 30 ans d’absence, nous revoilà dans cet écrin, au coeur de Saint
Germain ! », explique Célia Lerouge-bénard, à la tête de la 5e génération des parfums Molinard, nés à Grasse en 1849. Après le succès des Eaux de Fleurs, Habanita devient en 1921 le premier oriental de l’histoire, magnifiant le vétiver au féminin. Dans les années 1930, René Lalique ou Baccarat façonneront des robes de verre d’exception, le temps de partenariats artistiques. « Entreprise du Patrimoine Vivant », la maison nous rappelle à son sillage dans ce concept store à l’implantation prédestinée. Chêne et tommettes provençales pour rappeler l’ancrage du Sud, violet profond, cuivre chaud. Passé la cour privée, l’espace ateliers (bar des fragrances, la villa du parfumeur…) invite à sentir, imaginer le « jus » rêvé.
Originaire de Salon-de-provence, membre du Comité Mistral et de l’union des Professionnels du Savon de Marseille, la maison Marius Fabre arbore aussi le label « Entreprise du Patrimoine Vivant ». 1 000 tonnes de savon par an, huit chaudrons en ébullition et une recette unique de savon noir à l’huile d’olive, l’enseigne dirigée par Julie et Marie Bousquet-fabre, arrière-petites-filles du savonnier, s’aventure hors les murs. Liquide, en copeaux, en pains, les multiples déclinaisons du cube sont à découvrir dans cette boutique du Marais, pensée par le studio d’architecture design Riccardo Haiat. Inspirée par les gestes et les usages de la fabrique artisanale, elle se projette néanmoins dans une vision contemporaine façon canisses, utilisées pour sécher les barres de savon, tampons-sceaux ou fontaine-lavoir.