Maison Côté Sud

PRINCESSE DU DÉSERT

À Palm Springs, Edris House est un bijou d’architectu­re moderne, dessinée par l’architecte E. Stewart Williams en 1953 et quasiment inchangée depuis !

- TEXTE ET PHOTOS six quatre deux

Vous ne pouvez pas la manquer : elle est

en haut de Cielo Drive ! » Belle adresse pour cette maison moderne, tout en verre, bois et pierre chocolatés, qui semble avoir poussé au coeur d’un jardin de cactus, de palmiers et de rochers cuits par le soleil de Californie. Quand il visite Edris House en l’an 2000, J.R. Roberts, ancien architecte, futur directeur de l’art Museum et de l’architectu­re and Design Center de Palm Springs, la découvre telle qu’e. Stewart Williams l’a dessinée en 1953. Une perle dans le désert ! Car « Stew » fut l’un des grands architecte­s-pionniers de Palm Springs. Il y débuta en 1947, avec le projet d’un énergumène qui exigeait d’avoir une maison géorgienne pour Noël ! L’architecte tiendra les délais, mais Twin Palms, sa célèbre maison aux palmiers jumeaux et piscine en forme de piano, sera résolument moderne. Et fera la fierté de son propriétai­re : un certain Frank Sinatra ! Dès lors, les commandes affluent. Des voisins et amis, Marjorie et William Edris, lui donnent carte blanche. L’architecte imagine pour eux une « petite maison dans le désert », à la fois ultra-confortabl­e – les Edris sont propriétai­res d’hôtels à Seattle, il ne faut pas leur en raconter –, et pratique comme doit l’être une maison de vacances. Bar escamotabl­e dans le salon, appliques solides et stylées (Stew a travaillé chez Raymond Loewy à New York), cuisine en érable et Inox à la pointe du progrès : l’architecte prend plaisir à dessiner chaque détail pour ce couple dont il connaît bien les habitudes. Il ira même jusqu’à mesurer la garde-robe de William et Marjorie pour faire fabriquer des rangements pile à la bonne dimension.la maison n’est pas très grande, mais Stew imagine des circulatio­ns très fluides, promène le regard d’une pièce à l’autre par des jeux de miroirs, des séparation­s à clairevoie. De grandes baies vitrées du sol au plafond floutent la limite entre intérieur et extérieur. Et l’architecte brouille encore les pistes, en prolongean­t au dehors les parements de pierre ou de sapin de Douglas des chambres et du salon. Edris House est à la fois cosy, douillette et ouverte : sur la piscine, les collines, la ville et le vaste monde. Sous le contrôle bienveilla­nt de son créateur, en vie jusqu’en 2005, J.R. Roberts l’a rénovée en douceur. L’an dernier, après dix-sept ans de bonheur, généreusem­ent partagé avec des fans d’architectu­re du monde entier, il l’a remise sur le marché. « Je me sentais parfois plus gardien de musée que propriétai­re, s’amuse-t-il. Une telle maison, c’est un peu comme vivre avec une star de cinéma, mais Edris House est un monument historique vraiment très facile à vivre ! » Le nouveau propriétai­re va adorer…

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France