LIBRAIRIE SINGULIÈRE
LIEU D’UN NOUVEAU GENRE, BOUILLONNANT D’AUTEURS, DE CONVIVIALITÉ, D’ÉCHANGES, LA LIBRAIRIE LUMIÈRE D’AOÛT EST LA PARENTHÈSE CULTURELLE QUE LES DOCKS ATTENDAIENT !
Lieu d’auteurs et parenthèse culturelle sur les Docks de Marseille.
Ex-trader, ex-joueur de rugby, ex-joueur de poker, Philippe Vert a beaucoup voyagé, s’est beaucoup immergé, a beaucoup bouquiné. Alors, un matin, le Corse natif de Murato s’est décidé « à faire le grand écart entre ses vies et cette passion des livres ». « Je rêvais d’un lieu avec un vrai contenu ! Mais je le voulais différent. » L’opportunité d’un espace dans ce bâtiment emblématique du port phocéen a posé le cadre entre ces hauts murs de vieilles pierres ; la scénographie imaginée par le plasticien, graphiste, illustrateur et affichiste local Stefan Muntaner, a imprimé l’ambiance en couleurs primaires. Restait « l’envie de prolonger la pause au comptoir, autour d’un café serré ou allongé à la rutilante machine Marzocco, avec dégustation des crus Coutume – maison de torréfaction de cafés fins, dont le concept a ses adeptes à Tokyo, Genève, Paris –, mais aussi de partager fooding léger, thés, canistrellis et autres douceurs sur les quelques tables au calme, au fond de la boutique, voir à ciel ouvert sur la petite terrasse attenante. » Formé au métier par l’agence Régionale du Livre, secondé dans ses choix par Nejoua Benallal, ancienne directrice du forum Harmonia Mundi à Aix-en-provence, Philippe articule la librairie autour de trois axes majeurs. Sur les étagères en chêne, le rayon littérature riche en oeuvres françaises, poésie, théâtre, polars et langues étrangères traduites – dont une offre très fournie en ouvrages américains –, donne le ton : « C’est le roman Lumière d’août, fresque sauvage et passionnée de William Faulkner, qui a inspiré le nom du lieu. » Sous verre, mais facilement consultable, un rayon beaux livres, via un partenariat avec les éditions Taschen, fait la joie des amateurs d’art, tandis qu’en fonction de l’actualité, des saisons et de l’humeur de l’hôte, un rayon d’ouvrages régionaux autour de Marseille et la Provence, bouscule un peu les habitudes de lecture. Car ici, rien n’est pensé comme ailleurs : pas de signalétique, mais des modules sur mesure, des escaliers à roulettes pour attraper un ouvrage en hauteur, des tiroirs surprises pour la découverte de l’ouvrage recherché. Ludique, pratique et convaincante, la tentation de belles pages est grande.
Les oeuvres phares de la Pléiade côtoient ainsi la plume d’umberto Eco, Luis Sepulveda, Marta Messina, Tahar Ben Jelloun, les traits de Miró, le regard pop de Warhol, les archives de Pedro Almodovar ou l’implacable photogénie de Newton. Des revues inspirées (America, Schnock), des fiches argumentaires « rédigées par Guillaume Jourdan, professeur de français », incitent à plonger dans les ouvrages : Vladimir Nabokov, Paul Auster, Marguerite Duras, Philippe Delerm, Jean-marie Gustave Le Clezio, Jean-claude Izzo bien sûr nous rappellent combien le livre et ses usages peuvent accompagner le cours d’une vie… Philippe lui, s’adonne à la lecture de Louis-ferdinand Céline ou de Michel Houellebecq la nuit, son « temps de solitude préférée », prépare des nocturnes artistiques au musée Cantini (rendez-vous le 19 mai prochain) et de prochaines signatures : après Christian Garcin,
Paul Tesson et Pierre Assouline, le Marseillais Jean Contrucci est attendu en mai. Rien que du beau monde pour sentir le pouvoir des mots…