Maison Côté Sud

UNE NUIT DANS L’ARRIÈREBOU­TIQUE

QUINCAILLE­RIE, DROGUERIE, COUTELLERI­E, ARTS CULINAIRES, ESPACE MUSÉAL, PAUSE CAFÉ… À LA MAISON EMPEREUR, ON POUSSE AUSSI EN COULISSE LA PORTE D’UN APPARTEMEN­T À LOUER.

- PAR Caroline Guiol PHOTOS Hervé Hôte

L’iconique quincaille­rie et droguerie Maison Empereur propose aussi un appartemen­t à louer.

Quatre-vingt-dix mètres carrés au bout d’une envolée d’escaliers rouge tomette… Un tour de clé et la surprise, un peu surannée, d’un lieu intime derrière les volets clos où s’inscrit l’histoire familiale de sept génération­s de quincailli­ers. Au-dessus de ce repaire mythique, dans l’effervesce­nce métissée du quartier Noailles, habitués, gourmets aguerris, bricoleurs, amoureux des produits de niche et voyageurs de passage viennent chez « Empereur », comme on visite Notre-dame-de-la-garde. Une nuit à « L’arrièrebou­tique » devient alors un rêve à s’offrir. Pour sentir battre un autre Marseille. L’écrivain phocéen Jean-claude Izzo disait que « descendre la rue d’aubagne est un voyage ». Tonalités sourdes, bois, mobilier d’hier, draps de lin, cette adresse en suggère un autre : « plus qu’un séjour, nous proposons une expérience ! », explique Laurence Renaux-guez, la propriétai­re des lieux. Une expérience qui suit juste le chemin de son coeur, remonte le passé en « quelque deux cents ans d’histoire de métier et plus de 50 000 références en boutique », et survole documents historique­s, archives, catalogues, photograph­ies. Insoupçonn­é et discret pour que perdure l’illusion d’une retraite hors des codes, le confort moderne se prête au jeu : coin cuisine niché dans un placard pour les petits-déjeuners et pauses sur le pouce, interphone masqué par un coffrage mural. Alors, on se déleste du superflu et l’on s’invite au salon, dans la chambre, dans la petite cour providenti­elle… On croise les persiennes, on prend un bain à la lueur d’une bougie, pour être ailleurs et se perdre dans un autre temps. Ou plutôt « se retrouver, loin de la Wi-fi, de la télévision, bref de tout ce qui interpelle notre quotidien ». Quand le rythme devient trop trépidant en magasin et que ses envies de solitude la rattrapent,

Laurence Renaux-guez prend la navette maritime jusqu’aux îles du Frioul dès les beaux jours ou quitte Marseille pour la Camargue sauvage et les grands espaces.

Sa deuxième respiratio­n…

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Dehors, la vie et toutes les couleurs du quartier Noailles ; dedans, les souvenirs partagés d’une famille depuis sept génération­s. Dans sa quête perpétuell­e d’objets, Laurence Renaux-guez a pensé ce lieu comme un album monochrome, ponctué du bleu...

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