INSTANTS D’ART
IL Y A DU VENISE À SORGUE. CONSTRUITE SUR PILOTIS, POSÉE SUR UN ENTRELACS DE RIVIÈRES, BORDÉE PAR SES EAUX TURBULENTES ET SES ROUES À AUBES, L’ISLE-SUR-LA-SORGUE ÉTIRE LE LONG DE SES CANAUX UN ART DE VIVRE ET DE CHINER D’HIER ET D’AUJOURD’HUI, UN FLOT D’A
Vibrations en arts majeurs et solaires.
L’eau reste cachée longtemps. Elle file le long de souterrains, jaillissant au gouffre de la Vallée Close de Fontaine-de-vaucluse. Arrivée au partage des eaux, la source émeraude se ramifie d’est en ouest. Là fut construite la Venise comtadine, village de pêcheurs puis mère de commerces fleurissants, la force de ses fluides se transmutant en énergie par le jeu de roues à aubes, patrimoine du pays. Moudre le blé, fouler la laine, fabriquer la soie, l’eau ici a toujours fait vivre l’homme, façonnant les contours d’un village qui suscite la curiosité et attire à lui le monde. Devenu la star des antiquités et de la brocante en Europe dans les années 1990, l’isle-sur-lasorgue préserve ses spécificités, confrérie de pêcheurs, jardiniers en cuissardes, pompiers en tenue de plongée, maraîchers flottant sur leurs barques. La Fête de l’eau au mois de mai pérennise ses manufactures ancestrales, telle l’entreprise lainière Brun de Vian-tiran à l’aube de l’ouverture d’un musée sensoriel des fibres nobles très attendu, modernise sa vision de la décoration, attirant en ses berges des grands noms du design contemporain. À l’heure du lancement de la MISSA 2018, plan d’action de marketing territorial renforçant l’attractivité de la ville, une étude brossant le portrait identitaire des L’islois, intitulée « insularité positive », insiste sur les notions d’appartenance ouverte et de transmission, de passion, d’amour, de respect et de responsabilité envers la Sorgue, mettant en avant un art du plaisir de vivre et une certitude au bonheur, promesse « d’une ville où l’on oublie ses soucis ».