COTTAGE IBÉRIQUE
Passionné de géobotanique, Jesús Moraíme ouvre les portes de son jardin secret.
Passionné de jardins, Jesús Moraíme l’est aussi d’histoire et de photographie. Auteur de plusieurs livres, expert en jardins islamiques et médiévaux, il est aussi très engagé dans la géobotanique. San Julián, son lieu refuge à La Vera, en est une belle illustration.
Séduit par la beauté du paysage du massif de Gredos, ses forêts de chênes, de peupliers, de pins et de châtaigniers, où l’eau cristalline coule en abondance, le paysagiste Jesús Moraíme, qui, depuis vingt ans, dessine la terre et réalise des jardins rythmés par la présence de l’eau, a décidé d’y planter son repaire. Au commencement, la découverte d’un village authentique, La Vera, et quarante-quatre hectares d’un mélange de sous-bois, de haies, d’oliveraies et de prairies où paissent ânes et vaches. Vient ensuite la maison. On y accède par un massif de roses anciennes. Iris, lavandes, lys et herbes aromatiques parfument l’air et se reflètent dans un bassin. « Une maison entourée d’un jardin champêtre qu’embrasse une nature sauvage. » Cette charmante country house, complètement à l’écart du monde et à l’abri des regards, s’est immergée dans ce paysage de vert et d’eau. Pour la concevoir, Jesús Moraíme a fait appel à sa belle-soeur, l’architecte Alicia López-izquierdo. Il lui suggère un plan en T et propose d’annexer un ancien bâtiment à l’abandon qui deviendra le salon. Le décor conjugue charme et nostalgie autour d’un lit Louis XVI recouvert d’un tissu de Manuel Canovas, de fauteuils vénitiens du XVIIIE siècle, l’éclectisme du hasard a pris ses repères. Faisant écho au salon, une entrée, deux chambres, une cuisine, une salle de bains. Personnalité enthousiaste, voyageur insatiable, passionné par le monde méditerranéen, il détient l’art des mélanges, associe librement mobilier ancien, artisanat d’art, céramiques… chine autant que possible chez les antiquaires et les brocanteurs, réinventant de nouvelles destinations à ses trouvailles. Ses tapis de prière deviennent ainsi des rideaux, répondent à son goût pour les textiles anciens, chinés sur les marchés et pendant ses promenades en quête de plantes. L’été, c’est près de la fontaine qu’il dresse la table pour recevoir ses amis. De ses récits sur les jardins, on retiendra cette phrase: « Regarde ce qui t’entoure et construis. ». D’évidence, Jesús Moraíme s’y est employé pleinement.