AUTOUR DE BOLZANO/BOZEN
Les montagnes jouent à cache-cache avec les clochetons, les toits aux tuiles vernissées et les immeubles couleur pâte d’amande de Bolzano. La capitale de la province s’étire entre vignes et pommiers. Et pas qu’un peu : 12 % des pommes croquées en Europe viennent du Sud-tyrol ! Posez votre baluchon dans l’une des étonnantes Mirror Houses de l’architecte Peter Pichler, et vous vous réveillerez au milieu des vergers. Au bar du Museion, musée d’art et ovni contemporain, on parle autant italien qu’allemand à l’heure de l’aperitivo. Le spritz a la cote, avec ici un sérieux concurrent appelé Hugo : prosecco, sirop de sureau et menthe fraîche. S’il fait frais, allez plutôt chez Hopfen, estaminet de la piazza delle Erbe, où l’on brasse un jour sur deux des bières brune et blonde dé-li-cieuses! Et le lendemain, cap sur la route des vins pour un joli circuit viti-vini-archi entre Seehotel Ambach, bijou balnéaire de 1973, et coopératives stylées comme la cantina Tramin ou le Winecenter de Caldaro, à l’aise dans leur double rôle de caviste et wine-bar pour locaux et touristes, venus remplir le coffre de la voiture de pinot bianco ou gewürztraminer. Cépage rouge 100 % local, le schiava fait la blague avec le speck ou la pizza. Preuve que l’on ne fait pas que boire à Bolzano : on y mange aussi ! Italia e Amore, nouveau restaurant-bar-épicerie sur six étages, y offre le meilleur d’une Italie en mode Slow Food. Au nord de la ville, s’ouvre tout un éventail de vallées et de gourmandises. Dans le Val Sarentino, une route de montagne zigzague entre sapins et bidons de lait jusqu’aux prairies où Heinrich Schneider cueille la matière première de ses opéras culinaires. Enfant du pays, le chef aux deux étoiles Michelin a tout un réseau de petits producteurs qui travaillent pour lui. Pour nous, Pur Südtirol a réuni d’excellents produits dans sa dernière boutique de Lana, avec un joli café aménagé par Harry Thaler. Pari génial et cinglé: le designer a quitté Londres pour installer son atelier dans un silo à sciure de cette même zone industrielle ! Il croit à cette région, à son vivier d’artisans et au pouvoir d’un bon dessin. Carmenet Klaus Alber, du Miramonti, ne diront pas le contraire. Leur nouvelle extension design, avec piscine panoramique et spa dans les arbres, a totalement renouvelé la clientèle de leur hôtel perché au-dessus de Merano. « On est difficile à trouver, sourient-ils, mais difficile à oublier ! »