VENISE DANS LE VISEUR
Sous l’oeil de maîtres, la première édition de Venezia Photo a fait de la Sérénissime sa terre d’expression.
Sous le signe de la création, la première édition des workshops de Venezia Photo a fait de la Sérénissime sa terre d’expression. Amorcés par les Rencontres d’arles, des instants photosensibles capturés sur l’île de San Servolo sous l’éclairage attentif de grands photographes. Prochain rendez-vous en avril.
Pour vivre une passion sans frontières, Venise sera toujours Venise. À dix minutes de vaporetto de la place Saint-marc, Venezia Photo se déploie sur l’île de San Servolo. Pour ces workshops d’un genre inédit, « la possibilité d’une île » n’est pas anodine : un campus international, dont les jardins intérieurs sont bordés de bâtiments, autrefois couvent, hôpital, puis asile d’aliénés. Si ce pan d’histoire n’échappe à personne, c’est dans la plus grande convivialité que s’est déroulée la première édition de ces classes d’ateliers photo. Il faut dire que le programme fut exceptionnel. Dans un cadre privilégié, les photographes de renom réunis autour de leurs élèves ont déployé des trésors de pédagogie et d’attention pour partager leur pratique et leur vision du médium. En 2018, étaient présents Peter Knapp, Peter Lindbergh, Oliviero Toscani et sa culture de la provocation, mais aussi Ambroise Tézenas, Aurélien Villette, Settimio Benedusi, Vee Speers, Laurent Dequick, Sylvie Hugues, etc. Pour sa deuxième édition prévue au printemps prochain, Venezia photo réitère le principe d’ateliers de quatre jours : trente photographes tuteurs réunis au nom de la diversité, dans un exercice du regard qui s’adresse aussi bien à des amateurs que des professionnels. Le compositeur et non moins photographe Pascal Dusapin, Paolo Roversi, Gérard Rancinan, Olivier Föllmi, Yann Arthus-bertrand… transmettent ainsi les valeurs de leur engagement. Pour affiner une écriture photographique, entre théorie et pratique, les stages jonglent avec des thématiques composites. Les accidents, interstices et heureux hasards d’ann Ray ; l’art du portrait d’albert Watson ; la géométrie des villes d’alan Schaller ; le processus émotionnel cinématique de Formento & Formento ; l’art de la mise en scène de Stéfanie Renoma ; les couleurs du noir et blanc selon Nikos Aliagas ; l’évolution du photojournalisme moderne d’après Éric Bouvet ; la démesure fantastique dans la photographie et le cinéma fellinien avec Le Turk… Choisir un stage, c’est embarquer pour une aventure photographique intense, ponctuée de conférences et de soirées privées. L’imaginaire de l’île comme celui de la photo rassemblent des passionnés autour d’une même pratique. Quand le stage déclenche l’envie, il se nourrit d’instantanés d’aventures humaines. L’expérience de Venezia Photo pourrait bien rivaliser un jour avec les biennales d’art contemporain et d’architecture. À Venise, où la question de la beauté est prégnante, le mot de la fin revient à Peter Knapp : « Le beau est autre pour chacun. » Venezia Photo, du 25 avril au 4 mai, Classic ou Fashion, trente stages avec les plus grands photographes contemporains. Île de San Servolo, Venise. Tél. : +33 (0)9 73 61 74 32, venezia-photo.com