PASSÉ RECOMPOSÉ
Dans le Salento, au sud des Pouilles, une ancienne maison baronniale se transforme en refuge pour les vacances.
À Gagliano del Capo, le temps s’est arrêté. Dans le Salento, région terrienne et maritime du sud des Pouilles, l’ancienne maison baronniale se transforme en refuge pour les vacances. Ses propriétaires en ont fait un lieu de culture guidé par la simplicité.
Au sud du sud, à la pointe extrême du talon de la Botte, le Salento est cette région des Pouilles baignée par la mer Adriatique et la mer Ionienne. La campagne de Lecce a un parfum de bout du monde, et le terminus du train avant l’afrique s’arrête à Gagliano del Capo. C’est ici qu’emmanuela Spedialieri et Salvino Sorrentino ont trouvé le point d’équilibre de leur envie d’ailleurs. Ils s’approprient les hauts murs d’une maison noble et réinventent leur monde selon la poétique d’une Oeuvre ouverte. Pour Emmanuel a, directrice des relations institutionnelles et du marketing du célèbre Teatro San Carlo de Naples, le projet est celui de vivre sans entraves sur cette authentique terre de culture qu’est le Salento. Le lieu qu’elle imagine n’est donc pas une maison de représentation, mais une succession d’espaces amples et imbriqués où la valeur humaine et le plaisir de la culture partagée ont un sens véritable. Le Salento a du talent. La fantaisie exubérante du baroque de Lecce, la mer offerte, les fêtes rituelles de Tricase, l’élégance primitive des pagliare, ces constructions en pierres sèches dispersées dans les champs… C’est tout cela que la maison de Gagliano del Capo offre généreusement à ses hôtes de passage. La simplicité y est naturelle. L’architecte Giuliano Andrea dell’uva cultive l’effacement en créant des objets de nécessité plutôt que de design. Aux murs blancs succèdent des pans de pierre calcaire couleur paille, dont les voûtes gardent les secrets. Un ample salon, autrefois séchoir à tabac, résonne encore des gestes des femmes réunies autour de monceaux de feuilles parfumées. Dans cette restructuration – en réalité, il s’agit plutôt d’une reprise en main de l’espace –, l’architecte a souhaité intervenir de façon discrète et non intrusive. Légèreté et rigueur d’objets choisis. Armoires et lits dessinés d’un simple trait, selon une vision assez spartiate qui laisse le champ libre à l’imagination. La couleur s’invite ici et là, comme pour souligner que le Salento a son mode d’expression propre, toujours en lien avec l’horizon et la mer, omniprésente.