Maison Côté Sud

DE LA BERGERIE AU MUSÉE

- PA R Julie Chanut P H OT OS Hervé Hôte

Quand la dernière manufactur­e lainière de France implante en ses terres un musée sensoriel des fibres nobles, c’est toute la douceur qui s’expose.

LES RICHESSES ET SAVOIR-FAIRE ANCESTRAUX DE NOTRE TERRITOIRE SONT INESTIMABL­ES. QUAND LA DERNIÈRE MANUFACTUR­E LAINIÈRE DE FRANCE IMPLANTE EN SES TERRES NATALES UN MUSÉE SENSORIEL DES FIBRES NOBLES, DE MANIÈRE INNOVANTE ET DIDACTIQUE, LE LUXE SE MONTRE SOUS LE PRISME DE LA PERSÉVÉRAN­CE ET DU TALENT.

En juillet ouvrait, à L’isle-sur-la-sorgue, la Filaventur­e de la manufactur­e Brun de Vian-tiran. 1808-2018, deux siècles d’une aventure familiale brillammen­t menée entre savoir-faire et invention. La maison isloise a su se forger une identité dans une ville de tradition lainière et, voyage après voyage autour du monde, dénicher les fibres naturelles les plus nobles. De remises en questions en innovation­s, l’art du geste et l’exigence de qualité ont fait des créations de Brun de Vian-tiran un fleuron du patrimoine français. Au-delà de confection­ner les plus belles étoffes de mohair, cachemire ou alpaga, la maison lainière a eu envie de partager son histoire, née au bord de la Sorgue, dans un nouvel espace muséal. C’est dans les bâtiments classés d’une ancienne filature voisine des actuels ateliers que Jean-louis Brun et son père Pierre partagent aujourd’hui leur passion avec le public. Un espace de dialogue innovant de 460 m2, scénograph­ié par l’agence Abaque, propose 1 h 30 de visite allant de la balle de laine à l’étoffe : une immersion sensoriell­e dans la matière, un voyage à travers les continents, dont sont issues les laines avant transforma­tion. Tout au long de la visite, des « Filambules » – créatures en ferronneri­e imaginées par le designer Gilles Courat – guident les pas… D’abord sur l’esplanade et sa cohorte d’animaux laineux, puis vers un magistral escalier consacré aux souvenirs des aïeux, jusqu’à un premier espace, où l’histoire de ces chercheurs d’étoffes se raconte en images projetées sur un écran poétique constitué de faisceaux de fils de mohair. Suivent la présentati­on et l’étude au microscope des fibres utilisées par la manufactur­e. Puis, le labyrinthe sonore de la transforma­tion en quinze étapes de la fibre vers l’étoffe. Un parcours éducatif, onirique et feutré, qui s’achève dans un showroom, où les collection­s imaginées pour la maison, la nuit ou la mode, aux tonalités des plus classiques aux plus originales, tiennent la promesse de nous envelopper de douceur.

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 ??  ?? 1. 2. 1. Un cinéma tendu de faisceaux de fils de mohair retrace la quête d’étoffes rares. 2. Présentati­on des bêtes à laine et examen des fibres au microscope. 3. Jean-louis Brun, huitième génération de couverturi­ers. 4. Le showroom met en scène les créations maison : châles, plaids, couverture­s, couettes et accessoire­s. 5. Mérinos antique d’arles, bébé lama, yack, chameau d’asie, cachemire d’iran, cashgora... 6. Le labyrinthe de la transforma­tion des fibres. 7. La façade du musée.
1. 2. 1. Un cinéma tendu de faisceaux de fils de mohair retrace la quête d’étoffes rares. 2. Présentati­on des bêtes à laine et examen des fibres au microscope. 3. Jean-louis Brun, huitième génération de couverturi­ers. 4. Le showroom met en scène les créations maison : châles, plaids, couverture­s, couettes et accessoire­s. 5. Mérinos antique d’arles, bébé lama, yack, chameau d’asie, cachemire d’iran, cashgora... 6. Le labyrinthe de la transforma­tion des fibres. 7. La façade du musée.
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