INSTANTS D’ART
S’évader, fuir, suivre les chemins de traverse… L’artiste se tient depuis toujours aux marges d’un autre monde. Instants choisis.
S’ÉVADER, FUIR, SUIVRE LES CHEMINS DE TRAVERSE… L’ARTISTE SE TIENT DEPUIS TOUJOURS AUX MARGES D’UN AUTRE MONDE. CETTE SAISON, IL NOUS INVITE À TRAVERSER LE MIROIR D’UNE MÉTROPOLE AFRICAINE, À DIALOGUER AVEC LES ARBRES, À DANSER POUR CHANGER D’HORIZON.
instant. N°3 Paris
Claude Aveline, personnalité de la vie littéraire, écrivit en 1950 un poème intitulé « Portrait de l’oiseau-quiN’existe-pas », et demanda à des artistes de l’illustrer. Ses héritiers, France et Claude Lemand, ont sollicité sur le même thème une vingtaine de créateurs, sans contrainte de format ni de support. Prélevée dans cette volière, voici une nuée de portraits ailés (peintures, dessins, livres, estampes et sculptures) réalisés entre 1990 et 2013. « Portrait de l’oiseau-qui-n’existe-pas », jusqu’au 10 mars. Institut du monde arabe, 1, rue des Fossés-saint-bernard. imarabe.org
instant. N°4 Montpellier
Dans son ermitage languedocien, le peintre hongrois Alexandre Hollan enregistre le langage des branches et les signaux émis par le paysage. Arrivé en France en 1956, cet artiste rare, ami des poètes, a exploré deux motifs obsessionnels : celui de l’arbre et celui des vies silencieuses. Une quête méditative, où il s’agit d’aller jusqu’aux limites du visible pour voir. « L’invisible est le visible, donation Alexandre Hollan », jusqu’au 10 mars, Musée Fabre. 39, boulevard Bonne-nouvelle. museefabre.
instant. N°2 Marseille
Trop sensibles à la lumière, les dessins sortent rarement des réserves muséales. À l’initiative du musée des BeauxArts de Marseille, 150 chefs-d’oeuvre méconnus signés de grands maîtres – de Watteau à David, en passant par Boucher, Fragonard, Vernet… – sont réunis ici. Une exquise promenade dans le raffinement du siècle des Lumières. « L’art et la Manière : dessins français du XVIIIE siècle », jusqu’au 24 février. Centre de la VieilleCharité, 2, rue de la Charité. vieille-charite-marseille.com
instant. N°5 Bilbao
En dépouillant ses figures jusqu’à l’os, Giacometti chercha toute sa vie à ausculter les pulsations de l’âme. Traversant les courants artistiques à l’oeuvre dans le creuset parisien, il élabora une vision empathique du monde, mue par le désir de représenter l’homme, ce semblable, ce frère. Quarante ans d’une carrière intransigeante et novatrice, menée depuis le minuscule atelier de la rue Hippolyte-maindron à Paris, sont ici retracés : depuis ses premiers travaux influencés par le cubisme, le surréalisme, la sculpture africaine ou océanienne, jusqu’à ses célèbres silhouettes stylisées. Une oeuvre bouleversante, à jamais avant-gardiste. « Alberto Giacometti, rétrospective », jusqu’au 24 février. Musée Guggenheim, avenida Abandoibarra 2. guggenheim-bilbao.eus/fr
instant. N°6 Marseille
Allégorie de l’existence, le fil qui tisse, brode ou ravaude inspire un art patient et raffiné, porteur d’une gestuelle ancestrale. Six artistes textiles, Ysabel de Maisonneuve, Aude Tahon, Fanny Viollet, Diana Brennan, Veronika Moos, Sandrine Pincemaille, offrent un parcours poétique entre sculpture et texture, parsemé des pièces de la collection de Tuulikki Chompré, des créations de Gilles Jonemann, Laurent Nicolas et Sylvia Eustache Rools. « Fil du temps, connexions textiles », jusqu’au 16 février. Maison de l’artisanat et des Métiers d’art, 21, cours Honoré-d’estienned’orves. maisondelartisanat.org
instant. N°7 Paris
Amateur passionné et figure romanesque, le marquis de Campana rassembla la plus ambitieuse collection privée du XIXE siècle, hommage encyclopédique au patrimoine culturel italien, aussi bien antique que moderne. Dispersée en Europe et en Russie après un procès retentissant, elle retrouve ici sa flamboyance originelle : plus de 500 oeuvres d’une rare qualité, peintures, sculptures, vases, bijoux, majoliques, terres cuites, illustrent l’énergie créatrice de la Péninsule. « Un rêve d’italie : la collection du marquis Campana », jusqu’au 18 février. Musée du Louvre, rue de Rivoli. louvre.fr
instant. N°8 Marseille
On danse ? La réponse est oui ! Sans être Beyoncé, Nijinsky ou Cyd Charisse, à un moment ou à un autre, dans une fête, une cérémonie ou seul dans son salon, on danse : pour séduire ou se séduire, pour se distinguer ou se fondre dans la masse. Fait social, acte physique et politique, la danse est au coeur d’une exposition inédite, réunissant 66 artistes. Leurs oeuvres sont agencées en un long flux audiovisuel que chaque visiteur est invité à prendre au vol, dans une grande liberté de parcours et de mouvement. « On danse ? », jusqu’au 20 mai. Mucem, 7, promenade Robert-laffont. mucem.org